Assemblée générale
    Déclaration
    État de Palestine
    Son Excellence
    Mahmoud Abbas
    Président
    Kaltura
    Video player cover image

    Résumé

    M. MAHMOUD ABBAS, Président de l’État de Palestine, arrivé à la tribune sous les applaudissements, a martelé: « Nous ne partirons pas, nous ne partirons pas, la Palestine est notre patrie! » ajoutant que si quelqu’un devait partir, c’était l’occupant.  Il a accusé Israël d’être responsable d’une « guerre génocidaire » à Gaza, qui a fait plus de 40 000 morts, dont 30 000 femmes et enfants, 100 000 blessés et 2 millions de personnes déplacées.  « Faites cesser ce génocide, faites cesser l’envoi d’armes à Israël! » a-t-il imploré, « cette folie ne doit pas continuer, le monde entier est responsable ».

    Le Président a affirmé que la Cisjordanie était victime du terrorisme de groupes de colons, qui, avec le soutien du Gouvernement et de l’armée israélienne, détruisent des centaines de maisons, notamment dans le but de modifier le statut historique de Jérusalem.  « Israël lance aujourd’hui une nouvelle agression génocidaire contre le peuple frère libanais », a-t-il poursuivi, condamnant cette offensive et exigeant qu’elle cesse.  Constatant que la bande de Gaza avait été réoccupée, presque totalement détruite et qu’elle n’offrait plus des conditions de vie acceptables, il a estimé que la communauté internationale devait sanctionner Israël.  « Les crimes perpétrés par Israël contre le peuple palestinien depuis sa création 1948 jusqu’à ce jour ne resteront pas impunis, il n’y a pas de prescription pour cela », a-t-il affirmé.

    M. Abbas a déploré que les États-Unis aient opposé par trois fois, seuls, leur veto au Conseil de sécurité à des projets de résolution appelant au cessez-le-feu.  Estimant que la fourniture continue d’armes par les États-Unis à Israël constituait un encouragement, il a ajouté qu’ils étaient aussi le seul pays membre du Conseil de sécurité à avoir voté contre l’octroi à la Palestine du statut d’État Membre à part entière.  Selon lui, c’est Israël, qui refuse d’appliquer les résolutions de l’ONU et dont le représentant a affirmé ici même que ce bâtiment devrait être rasé, qui « ne mérite pas d’être Membre de l’ONU ».  Expliquant qu’en 1949, les conditions d’adhésion posées par l’ONU à Israël impliquaient la mise en œuvre des résolutions 181 (1947) et 194 (1948) de l’Assemblée générale, il a annoncé que l’État de Palestine allait saisir l’Assemblée pour dénoncer ce défaut d’application.

    Il a salué les États Membres de l’Assemblée générale –plus des deux tiers- qui ont voté pour une résolution adoptant l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ), du 19 juillet 2024, visant à mettre un terme à l’occupation illégale par Israël de l’État de Palestine sous 12 mois.  « Pour la première fois, il y a un cadre, un calendrier, où l’on exige un cessez-le-feu, la destruction des colonies et l’évacuation des 600 000 colons », s’est-il félicité. M. Abbas a salué un « grand changement » dans les positions des États Membres en vue d’une évolution du statut de son pays vers le statut de membre de plein droit de l’ONU.  Il a également exprimé sa gratitude à ceux qui se sont élevés contre le génocide à Gaza en manifestant partout dans le monde, notamment aux États-Unis.

    Le Président a appelé à un cessez-le-feu complet et immédiat à Gaza, la fin des attaques terroristes perpétrées par les colons en Cisjordanie, un accès humanitaire sans entrave, le retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza et la fin des déplacements forcés.  À ce sujet, il a accusé le Premier Ministre israélien de vouloirs expulser la population de Gaza et de Cisjordanie vers l’Égypte et la Jordanie, mais a salué le refus opposé par ces États.  « Nous ne permettrons pas à Israël de prendre un centimètre de Gaza », a-t-il lancé.  Il a demandé la protection de la communauté internationale et de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), affirmant que les Palestiniens ne souhaitaient pas combattre Israël, mais en être protégés.  Enfin, il a demandé un retour de la souveraineté et de la juridiction de l’État de Palestine sur Gaza, la tenue dans l’année d’une conférence de paix sous les auspices de l’ONU pour mettre en place la solution des deux États, et la mise en place s’une force de maintien de la paix de l’ONU entre l’État de Palestine et Israël. 

    Source :
    https://press.un.org/fr/2024/ag12635.doc.htm
    Dépêche associée

    Le Président de l’Etat de Palestine, Mahmoud Abbas, et le Premier ministre d’Israël, Benjamin Netanyahu, se sont succédés jeudi et vendredi, à la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies, le premier stigmatisant « un crime odieux à Gaza » et demandant un cessez-le-feu, le second dénonçant, après l’attaque du 7 octobre, la « malédiction terroriste » qui menace son pays, et exhortant les Etats membres à choisir « entre les camps du bien et du mal ».

    *****

    « La Palestine est à nous, et le restera. Ceux qui doivent en partir, sont les usurpateurs qui l’occupent », a déclaré jeudi Mahmoud Abbas lors du débat général de la 79e session de l'Assemblée générale.

    Le Président palestinien a commencé par rappeler que les Palestiniens endurent depuis près d'un an « l'un des crimes les plus odieux de notre époque ».

    « C'est le crime d'une guerre de génocide à grande échelle qu'Israël est en train de perpétrer. Un crime qui a causé plus de 40.000 morts à Gaza, alors que des milliers de victimes sont toujours sous les décombres. Un crime responsable de plus de 100.000 blessés à ce jour », a-t-il dénoncé.

    Selon Mahmoud Abbas, « des familles palestiniennes entières ont été anéanties, leurs lignées totalement effacées ». « Durant l’agression, les maladies se propagent, l'eau potable et les médicaments vitaux sont rares, et plus de deux millions de Palestiniens ont été déplacés, beaucoup forcés de fuir à plusieurs reprises en quête de sécurité », a-t-il dénoncé, ajoutant que les morts et les blessés s’accumulent sans relâche, non seulement à Gaza, mais aussi en Cisjordanie et à Jérusalem.

    Les civils innocents de Gaza

    Le Président Abbas a assuré qu'il ne s'exprimait pas « pour répondre aux mensonges » du Premier ministre israélien, qui a affirmé devant le Congrès américain en juillet que les forces israéliennes n'avaient pas tué de civils innocents à Gaza.

    « Alors je vous le demande, qui donc a tué plus de 15.000 enfants et autant de femmes et de personnes âgées sur les 40.000 victimes », a-t-il tonné à la tribune. « Et qui est donc celui qui continue à les tuer ? »

    Plus tard dans son discours, Mahmoud Abbas a présenté une proposition en 12 points concernant « le jour d’après » à Gaza.

    Il a appelé, entre autres, à un cessez-le-feu complet et permanent à Gaza, à la fin de la violence militaire et des colons en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, et à un retrait israélien complet de la bande de Gaza – sans zones tampons ni annexions d'aucune sorte.

    Aide humanitaire et protection internationale des Palestiniens

    Le Président palestinien a réitéré la nécessité d'une aide humanitaire régulière et suffisante à Gaza, de la fin des déplacements forcés dans tout le Territoire palestinien occupé,  d'une protection et d'un soutien renforcés à l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) et à d'autres organisations humanitaires, afin qu'elles puissent continuer à fournir des services aux Palestiniens.

    Il a également appelé à une protection internationale pour les Palestiniens dans les territoires occupés. « Nous ne pouvons pas combattre Israël, et nous ne voulons pas nous battre ; nous souhaitons une protection », a-t-il déclaré, ajoutant que l'État de Palestine devait assumer ses responsabilités à Gaza et exercer sa juridiction sur la région, y compris le contrôle des points de contrôle frontaliers.

    « C'est la proposition que nous vous soumettons. Vous pouvez l'accepter, l'amender ou la changer.  Nous sommes prêts pour tout cela », a-t-il dit.

    En conclusion de son allocution, M. Abbas a déclaré que, « alors que nous reconnaissons l'État d'Israël, Israël, lui, ne nous reconnaît pas ». « Nous souhaitons une solution qui protégera les deux pays – l'État de Palestine et l'État d'Israël – afin qu'ils puissent coexister dans la paix, la stabilité et la sécurité ».

    Déclaration complète

    Lire la déclaration complète, en PDF.

    Déclaration en arabe

    Audio

    Écouter et télécharger la déclaration complète au format mp3.

    Chargement du lecteur en cours...

    Photo

    Portrait de (titres de civilité + nom) Son Excellence Mahmoud Abbas (Président), État de Palestine
    Photo ONU

    Sessions antérieures

    Accéder aux déclarations faites lors des débats généraux des années passées.