Déclaration
Résumé
M. XAVIER BETTEL, Vice-Premier Ministre, Ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur, Ministre de la coopération et de l’action humanitaire du Luxembourg, a évoqué la multitude de conflits autour du globe et a voulu s’attarder sur l’Ukraine. « Pourquoi cette guerre? » a-t-il demandé, en remarquant la présence de représentants de la Fédération de Russie dans la salle. Critiquant quelques arguments avancés pour justifier cette agression, il a ajouté: « Commencer la guerre est facile, la terminer est ce qui demande de la grandeur. » Pour trouver une solution pérenne, tous les partenaires doivent pouvoir être réunis autour de la table, a martelé M. Bettel.
S’agissant du conflit entre le Hamas et Israël, il faut être conscient qu’il n’y aura pas de vainqueur dans cette guerre. Comment expliquer à un jeune Israélien que la Palestine est un pays ami alors que son frère ou sa sœur sont peut-être encore otages du Hamas? Comment expliquer à un jeune Palestinien qu’Israël est un pays voisin ami alors qu’il a enterré ses parents la veille? s’est encore demandé M. Bettel. Selon lui, « nous sommes en train de provoquer des générations de haine pour les 20 ou 30 prochaines années ». Évoquant la mort du chef du Hezbollah, il a dit que les organisations terroristes sont comme des pieuvres: lorsqu’on leur coupe un bras, il y en a un autre qui repousse. « Le meilleur rempart contre le fanatisme est d’avoir une espérance en tant que jeune, et nous sommes en train de détruire l’espérance et de créer une future génération de membres du Hamas, du Hezbollah », a mis en garde le Vice-Premier Ministre.
Il a également rendu hommage au personnel de l’UNRWA qui continue de travailler dans des conditions extrêmement difficiles. « Il n’y a pas d’alternative à l’UNRWA » sur le terrain, a-t-il lancé à Israël qui veut l’inscrire sur une liste d’organisations terroristes. Il a dit comprendre qu’Israël a le droit de se défendre, « mais il y a des limites ». Par ailleurs, M. Bettel s’est énervé contre ceux qui demandent de choisir entre Israël et la Palestine: « on peut être pour la paix, pour les populations civiles, sans devoir choisir si on est pour une partie ou pour l’autre ». Estimant qu’une paix durable ne peut être établie qu’en respectant les droits fondamentaux de tous, le Luxembourg a réitéré son soutien à la solution des deux États.
M. Bettel s’est ensuite inquiété de la situation au Sahel, région affectée par des coups d’État et par l’instabilité. En tant que Ministre de la coopération du Luxembourg, M. Bettel a indiqué avoir imposé de nouveaux critères pour les partenariats en demandant que les droits des uns et des autres soient respectés et de ne pas revenir en arrière, notamment en ce qui concerne les droits des femmes, des minorités, des personnes LGBT, et le droit de pratiquer une religion, quelle qu’elle soit. La diversité fait la richesse d’un pays, a-t-il assené. « Sans vouloir donner de leçons à qui que ce soit », il a insisté sur le maintien de l’état de droit.
Au sujet de l’environnement, il a regretté que le sujet soit un peu passé « à la trappe », demandant de ne pas oublier que certains pays risquent de disparaître, en particulier des petites îles. Selon lui, la COP 29 qui aura lieu à Bakou prochainement sera un moment très important. Il a appelé l’Azerbaïdjan et l’Arménie à faire la paix. Enfin, M. Bettel a plaidé pour une réforme du Conseil de sécurité. Il a dit ne pas s’opposer à ce que l’Afrique soit représentée parmi les membres permanents mais a souligné que « ce n’est pas en élargissant le cercle des privilégiés qu’on sera plus efficace ». En revanche, il s’est opposé à ce qu’un membre permanent puisse bloquer un processus. Il a proposé d’établir de nouvelles règles afin de rendre le veto ineffectif dans certains cas. « Être un membre permanent de cette Organisation n’est pas un privilège mais une responsabilité. »
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