Déclaration
Résumé
M. ALEXANDER STUBB, Président de la Finlande, a relevé que le paradoxe aujourd’hui, c’est que nombre de pays rejettent le multilatéralisme au moment où nous en avons le plus besoin. Voulant d’abord aborder « ce qui nous rassemble, plutôt que ce qui nous divise », le Président a misé sur le Pacte pour l’avenir qui montre que l’ONU fonctionne. Le pouvoir doit être contenu par des institutions internationales, y compris l’ONU, a-t-il souligné. « Nous devons trouver les réponses communes aux défis mondiaux et travailler ensemble », notamment pour protéger la biodiversité, a-t-il recommandé. Pour répondre aux besoins concrets des petits États insulaires en développement (PEID), il a plaidé pour que soit résolu le problème des changements climatiques. Relevant également que les technologies vont vers le bien ou vers le mal, M. Stubb a ensuite demandé de veiller à ce que tout le monde jouisse des droits fondamentaux. Les minorités de genre et sexuelles doivent être protégées, a-t-il insisté en répétant qu’il faut se focaliser sur ce qui rassemble et non sur ce qui divise.
Se désolant par ailleurs que des centaines de milliers de personnes aient été tuées l’an dernier dans les conflits, sans compter les morts de la malnutrition et des maladies qui sont en hausse, il a appuyé la recherche d’une paix juste en Ukraine, une paix fondée sur le plan de paix en 10 points du Président Zelenskyy. Il a accusé les responsables russes de ne pas avoir la volonté de mettre un terme à la guerre. Ni la Russie, ni les autres pays n’ont de droit historique sur d’autres régions, sur d’autres peuples, a-t-il affirmé en demandant de respecter la Charte des Nations Unies et le principe de l’intégrité territoriale des États. Il a condamné l’agression russe en Ukraine et la manipulation des informations, appelant le Président Putin à mettre un terme à la guerre, « maintenant ».
Passant à la Palestine, M. Stubb a plaidé pour un cessez-le-feu et la solution des deux États, en demandant que la guerre cesse, « tout de suite ». La sécurité des Palestiniens et des Israéliens en dépend selon le Président. S’agissant du Soudan, il a déploré que les civils soient les victimes de la guerre, rappelant que « nous avons échoué à appliquer le principe des solutions africaines aux problèmes africains ». Le Président a relevé en effet que le Soudan est le théâtre de rivalités internationales, avant d’appeler les Nations Unies à jouer un rôle de chef de file en matière de règlement et de prévention des conflits.
Le troisième point du discours du Président Stubb a été centré sur le manque d’adéquation des institutions mondiales aux réalités actuelles. Ces institutions perdent de leur légitimité, a-t-il relevé en notant que des alliances d’intérêt se forment en dehors de ces institutions, ce qui crée un « désordre transactionnel » bénéficiant à la minorité plutôt qu’à la majorité.
Le Président de la Finlande a donc proposé que tous les grands continents soient représentés au Conseil de sécurité, prônant ainsi une augmentation de cinq membres permanents (deux pour l’Asie, deux pour l’Afrique et un pour l’Amérique latine). Aucune État n’aurait de droit de veto, a-t-il ajouté, arguant que ce droit entrave la prise de décisions. Enfin, si un membre du Conseil de sécurité viole la Charte, ses droits de vote seraient suspendus, par l’Assemblée générale, selon sa proposition. Il ne doit pas y avoir de place pour la politique de deux poids, deux mesures, a-t-il insisté. « Soit nous continuons à nous diriger vers un monde multipolaire marqué par le désordre, soit nous commençons à résoudre nos problèmes communs par le multilatéralisme et les Nations Unies réformées. »
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