Déclaration
Résumé
Le Roi ABDULLAH II BIN AL HUSSEIN (Jordanie) a indiqué que le Moyen-Orient pouvait et devait être la demeure de la paix et de la prospérité. « Mais nous ne pouvons ignorer les feux qui consument notre région », a-t-il ajouté, en qualifiant la crise syrienne de catastrophe humanitaire et sécuritaire mondiale. Déplorant l’afflux d’extrémistes en Syrie qui s’emploient à souffler sur les braises des divisions ethniques et religieuses, le Roi de Jordanie a souligné le devoir qui incombe à la communauté internationale de s’opposer à ces forces destructrices.
Le Roi Abdullah II a ensuite rappelé que son pays avait accueilli le mois dernier une centaine de spécialistes éminents de l’Islam qui ont souligné les véritables enseignements de cette religion, notamment que tout État islamique moderne devait être pourvu d’une constitution inclusive basée sur l’état de droit, la justice, la liberté d'expression et de croyance. L’État islamique moderne doit promouvoir l’égalité au bénéfice de toutes les composantes d'une société, a poursuivi le Roi jordanien, avant de condamner toute incitation à la haine ethnique et confessionnelle (fitna) et de qualifier ces incitations de menace pour le monde musulman et l’humanité tout entière. « La Jordanie a appelé l’Organisation de la coopération islamique (OCI) à adopter ces principes qui sont essentiels pour guider la région dans cette époque de turbulences et de transformations », a-t-il affirmé.
Le Roi Abdullah II a indiqué que les communautés arabes chrétiennes étaient une composante essentielle du passé, du présent et du futur de la région. « La Jordanie a été un exemple historique de coexistence pacifique et de fraternité entre musulmans et chrétiens », a-t-il poursuivi, avant de faire part de sa volonté de continuer de protéger les minorités arabes chrétiennes et d’exhorter tous les pays à en faire de même. « La Jordanie cherche à bâtir un futur qui soit une demeure ouverte à tous », a-t-il lancé.
Abordant de nouveau la crise en Syrie, le Chef d’État jordanien a estimé que le moment était venu d’accélérer une transition politique dans ce pays, et ce afin de mettre un terme au bain de sang, de neutraliser la menace des armes chimiques, de restaurer la paix et la stabilité, de préserver l’unité et l’intégrité territoriale du pays et d’engager tous les Syriens à bâtir le futur de leur pays. Il a indiqué que les réfugiés syriens en Jordanie représentaient déjà un dixième de la population du royaume. « Nous parlons ici de personnes qui ont besoin de nourriture, d’eau, d’abri, de structures d’assainissement, d’électricité et de bien plus », a-t-il souligné, ajoutant que même les économies les plus robustes ne pourraient faire face à un tel défi. « On ne peut demander aux seuls Jordaniens de supporter le fardeau de ce qui est un défi régional et global », a-t-il affirmé, avant d’indiquer que la communauté internationale devait renforcer son soutien.
Concernant la reprise des pourparlers de paix israélo-palestiniens en juillet dernier, le Roi Abdullah II a exhorté les parties à parvenir à un accord dans le respect du calendrier des négociations et à s’abstenir de toute action susceptible de faire dérailler un processus qu’il a qualifié de fragile, telle que la poursuite de la colonisation et la prise de décision unilatérale modifiant l’équilibre confessionnel à Jérusalem-Est. « Une solution politique à deux États, basée notamment sur l’Initiative de paix arabe, permettrait à Israël de bénéficier d’une sécurité durable tout en normalisant ses relations avec 57 pays arabes et musulmans et au peuple palestinien de disposer d’un État indépendant et viable, selon les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a conclu le Roi de Jordanie.
Déclaration complète
Lire la déclaration complète, en PDF.
Photo
Sessions antérieures
Accéder aux déclarations faites lors des débats généraux des années passées.