Déclaration
Résumé
Mme CRISTINA FERNÁNDEZ, Présidente de l’Argentine, a d’abord tenu à condamner le meurtre « lâche » de Christopher Stevens, l’Ambassadeur américain en Lybie. « Ce fait doit nous inciter à la réflexion et nous amener à penser à différentes interprétations des événements intervenus dans les pays arabes », a-t-elle déclaré. Elle a réaffirmé la nécessité de choisir le langage diplomatique plutôt que celui des armes pour parvenir à une paix véritable et durable. Toutefois, a-t-elle ajouté, au fil des ans, les puissances occidentales ne sont pas encore parvenues à trouver une réponse efficace à la situation au Moyen-Orient, raison pour laquelle elle a estimé qu’il était « indispensable » de mettre en place des stratégies et des politiques différentes vis-à-vis de cette région.
Abordant ensuite la crise économique et financière internationale qui sévit depuis 2008, Mme Fernández a fait remarquer que cette crise avait fait apparaître de façon manifeste qu’une gestion financière des capitaux sans réglementation n’était plus adéquate. « Nous avons été les cobayes de politiques néolibérales et ces politiques ont entraîné une implosion », a-t-elle expliqué, citant l’expérience de son propre pays qui, en 2001, connaissait une dette représentant 165% de son produit intérieur brut (PIB), « fruit de politiques d’ajustement ou de consommation mal pensées », a-t-elle souligné. Aujourd’hui, certains pays présentent des déficits de compte courant, comme c’est le cas des États-Unis mais, tant que le dollar est la devise de référence, ils sont à l’abri de toute recommandation du Fonds monétaire international (FMI). Or, de son côté, l’Argentine est menacée d’un « carton rouge » par le FMI à cause de sa politique économique. « Mais nous ne sommes pas sur un terrain de foot », s’est-elle indignée. « Il s’agit de questions internationales ».
En matière de capitaux, la Présidente de l’Argentine a appelé à une réglementation des mouvements internationaux. « Nous savons tous qu’il existe des transferts de fonds considérables, et les seuls à en souffrir sont les millions d’individus qui perdent espoir et patience dans des situations catastrophiques », a-t-elle insisté. En ce qui concerne le commerce, elle a appelé à des mesures pour que les produits fabriqués à très bas prix dans d’autres pays « ne déferlent pas sur nos marchés ». Elle a tout de même déploré le fait que des pays érigent des barrières pour protéger l’accès à leurs marchés.
Avant de conclure, Mme Fernández a encore appelé les États Membres à « démilitariser l’Atlantique Sud ». « Cela fait 180 ans que le Royaume-Uni a usurpé les îles Malvinas et qu’il fait la sourde oreille face aux réclamations et aux nombreuses résolutions des Nations Unies », a-t-elle dit. « Nous ne pouvons pas tolérer un système de deux poids, deux mesures où un membre permanent du Conseil de sécurité serait autorisé à enfreindre les décisions des Nations Unies ». Elle a précisé que son pays briguait un siège de membre non permanent au sein du Conseil de sécurité et pour que « tous les pays qui aspirent à la paix » se sentent ainsi représentés.
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Sessions antérieures
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