Déclaration
Résumé
M. NASSER BOURITA, Ministre des affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger du Royaume du Maroc, a constaté, dans une intervention préenregistrée, que la pandémie de COVID-19 a mis « nos capacités à gouverner à l’épreuve ». Au niveau international, a-t-il ajouté, cette crise a contribué à la création d’inégalités émergentes entre les nations et menace de saper les progrès accomplis depuis des décennies. De fait, « l’action multilatérale n’a pas été à la hauteur de la tâche », a martelé le Chef de la diplomatie marocaine, regrettant que la prise de conscience de « l’interdépendance de nos destins » en soit restée à des « déclarations politiques ». Le défi de la vaccination est l’occasion d’incarner un « nouvel élan », a-t-il estimé, appelant à assurer l’accessibilité universelle aux vaccins et la distribution équitable de ces derniers dans tous les pays et toutes les sociétés. Avertissant que le risque existe d’une « rechute épidémique généralisée », il a salué le travail de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), notamment dans la surveillance des menaces sanitaires émergentes. Il a dit soutenir l’élaboration d’un traité international sur les épidémies, tout en indiquant que son pays s’est engagé à participer à la fabrication de vaccins contre la COVID-19 dans le cadre de sa « politique africaine de solidarité ». À ses yeux, le fait que le taux de vaccination en Afrique ne dépasse pas 2% est « inacceptable » et incite au « travail collectif » pour le surmonter. Car « l’Afrique doit devenir la priorité des stratégies de santé mondiale ainsi que des politiques nationales d’aide au développement », a insisté M. Bourita.
Pour le Ministre, la pandémie ne doit pas faire oublier les « questions transversales », à commencer par celle des migrations. Rappelant que le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières a été adopté à Marrakech en décembre 2018, il a noté que Rabat, la capitale marocaine, est devenue, fin 2020, le siège du premier observatoire sur les migrations de l’Union africaine. Le Maroc est également actif face à la menace terroriste, comme en atteste l’ouverture à Rabat d’un bureau du programme de l’ONU pour la lutte contre le terrorisme et la formation en Afrique. Quant aux changements climatiques, a poursuivi M. Bourita, le Maroc y fait face en conduisant un plan de transition vers les énergies renouvelables et de diversification des sources d’énergie propres, son objectif étant désormais de réduire ses émissions de gaz à effet de serre à 5,45% d’ici à 2030.
Le Ministre a aussi souligné l’attachement du Maroc au maintien de la paix. Outre sa contribution aux opérations de l’ONU en République démocratique du Congo, en République centrafricaine et au Soudan du Sud, il a rappelé que son pays accueillera en 2022 la deuxième Réunion ministérielle sur le maintien de la paix en environnement francophone. M. Bourita a ensuite indiqué que le Maroc continue d’œuvrer au règlement définitif du différend territorial sur le « Sahara marocain ». Il s’est félicité qu’à l’occasion des élections législatives, régionales et locales qui ont eu lieu le 8 septembre, cette région ait enregistré le taux de participation le plus élevé, 63%, ce qui démontre, selon lui, l’attachement des habitants à l’intégrité territoriale du Royaume et leur souhait de bénéficier du nouveau modèle de développement dans les provinces du sud. Selon lui, l’initiative marocaine pour la négociation d’un statut d’autonomie pour le Sahara occidental reste le « seul horizon » pour régler définitivement ce « conflit régional artificiel ». Réitérant la volonté du Maroc de parvenir à une solution fondée sur le consensus, il a averti que celle-ci ne peut être envisagée que si l’Algérie « assume ses responsabilités ». À cet égard, le Ministre s’est alarmé du sort des habitants des camps de Tindouf, que l’Algérie a « abandonnés » à un groupe séparatiste armé, en violation du droit international humanitaire. Il a appelé la communauté internationale à amener le pays hôte à honorer ses engagements et à permettre au Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) de procéder au recensement de cette population. Par ailleurs, le Ministre a indiqué que le Maroc travaille à établir des relations pacifiques avec Israël afin de faire avancer la cause de la paix dans la région.
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