Déclaration
Résumé
M. VLADIMIR MAKEI, Ministre des affaires étrangères de la République du Bélarus, a dénoncé un monde régi par l’égoïsme économique, les ambitions et le chantage. Il a pointé du doigt les tentatives incessantes de certains États d’imposer un modèle de développement socioéconomique et mis en cause la politique « barbare » de sanctions imposées contre les États jugés indésirables. L’ingérence ouverte d’acteurs politiques dans les affaires intérieures d’États souverains est la norme aujourd’hui, a-t-il critiqué. Revenant sur les traumatismes subis lors de la Deuxième Guerre mondiale, M. Makei a regretté les tendances dangereuses actuelles qui en donnent une analyse déformée. « Nous sommes opposés à toute tentative de blanchir les nazis. »
Le Bélarus a été poussé contre sa volonté dans l’abîme d’une guerre géopolitique, a poursuivi le Ministre, dénonçant les pressions agressives de l’Occident. Certains parlent de mesures d’aide à la démocratie et d’assistance à la population, mais, a-t-il dénoncé, « la nature de ces mesures est claire: l’Occident ne peut accepter le choix de la majeure partie des électeurs du Bélarus ». Or le peuple du Bélarus est uni aujourd’hui, a-t-il affirmé, citant la réforme constitutionnelle inclusive en cours dans le pays. « L’Occident a fabriqué de toutes pièces une situation de conflit avec les réfugiés à la frontière occidentale », a ensuite accusé M. Makei. Aujourd’hui, des milliers de réfugiés veulent trouver refuge en Europe mais ils y trouvent porte close. En Pologne et dans les États baltes, les réfugiés sont passés à tabac et leurs corps transportés à notre frontière, a-t-il affirmé. Selon M. Makei, le Bélarus n’est pas en mesure de mener une guerre hybride contre l’Union européenne (UE). « Nous proposons à l’UE depuis le mois d’avril de mener des consultations sur les migrations illégales mais sans succès. » Il a pointé du doigt l’interruption du financement par l’UE de tous les projets luttant contre les migrations illégales et rappelé que le Bélarus avait toujours été à l’avant-garde des efforts pour lutter contre la traite.
Évoquant la question des droits de l’homme, M. Makei a dénoncé « une arme contre des pays indociles ». La démocratie découpée selon les gabarits de l’Occident ne colle pas à la situation dans différents pays, a-t-il estimé en citant l’Afghanistan en exemple. Les tentatives de certains pays développés de définir de manière arbitraire le degré de démocratisation d’un pays rappellent clairement les méthodes des nazis, a-t-il insisté. M. Makei a également condamné « l’autre pratique favorite des États occidentaux, à savoir la prise de mesures unilatérales restrictives », car le recours aux sanctions viole le droit international. L’utilisation de sanctions financières et économiques de manière arbitraire doit appartenir à jamais au passé, a-t-il réclamé, appelant l’ONU à jouer un rôle fondamental. Mais l’ONU sert de théâtre pour certains États; l’ONU est commercialisée et ses programmes se transforment en politique occidentale, a-t-il déploré. Il a également mis en garde contre la tentative de donner aux ONG fondées à l’étranger un statut semblable à celui d’États Membres de l’ONU. C’est inacceptable, a-t-il tranché.
Déclaration complète
Lire la déclaration complète, en PDF.
Photo
Sessions antérieures
Accéder aux déclarations faites lors des débats généraux des années passées.