Déclaration
Résumé
Dans un message vidéo préenregistré, M. PHILIP JOSEPH PIERRE, Premier Ministre de Sainte-Lucie, a dit ne pas vouloir remettre en question le modus operandi des Nations Unies, car les preuves confirmant le bon travail de cette honorable institution sont indéniables. Mais il s’est dit préoccupé par le fait que les petits États insulaires en développement (PEID) comme Sainte-Lucie continuent de souffrir d’un certain nombre de défis, résultant de leur petite taille, de leur insularité et de leur vulnérabilité aux catastrophes naturelles et aux changements climatiques. Et alors même que nous nous efforçons de formuler des solutions à ces maux, nous avons été confrontés à la pandémie de COVID-19, dont la nouveauté et le caractère évolutif sont déconcertants, et qui a étendu et aggravé les problèmes auxquels sont confrontés les PEID, a ajouté M. Pierre.
Le Premier Ministre a exprimé sa profonde gratitude aux institutions internationales telles que le Mécanisme COVAX, et aux nombreux partenaires bilatéraux tels que l’Inde et les États-Unis d’Amérique, pour leur engagement à veiller à ce que « nous, à Sainte-Lucie et, par extension, dans la région des Caraïbes », ne soyons pas davantage désavantagés par notre incapacité à accéder aux vaccins. M. Pierre a dénoncé un « apartheid vaccinal », rappelant que certains pays qui ont stocké des vaccins étaient maintenant en plein débat sur les troisièmes doses et les rappels, tandis que d’autres pays continuent d’assister, impuissants, à l’augmentation continue des décès liés à la maladie, faute de vaccin. Il a donc appelé à la normalisation des privilèges vaccinaux dans la communauté mondiale, en ce qui concerne la quarantaine, l’isolement et d’autres exigences connexes.
Sainte-Lucie, comme de nombreux autres pays, est confrontée à un déclin des investissements, du commerce, des envois de fonds et à une augmentation du fardeau de la dette, a ensuite déclaré le Premier Ministre. M. Pierre a jugé urgent d’accélérer l’élan mondial vers les objectifs ambitieux affichés dans les divers accords internationaux et programmes de développement. Un fil conducteur de ces instruments doit, selon lui, aborder les vulnérabilités uniques et les circonstances particulières des PEID. Sainte-Lucie et tous les PEID continuent à faire face à des besoins urgents pour financer les réponses immédiates en matière de santé, qui sont « bien au-delà de nos capacités », a-t-il expliqué. C’est pourquoi Sainte-Lucie est solidaire de tous les PEID et appelle à l’abolition des critères économiques classiques actuels pour l’accès au financement concessionnel du développement. Ces indicateurs, a plaidé M. Pierre, brossent un tableau de la « prospérité nationale » qui contraste fortement avec les réalités existantes.
C’est dans cet esprit que Sainte-Lucie propose l’adoption d’un indice de vulnérabilité global par les institutions internationales. Pour M. Pierre, cet indice devrait inclure des variables telles que la vulnérabilité aux systèmes météorologiques défavorables et aux catastrophes naturelles, les désavantages historiques dus à la domination, au colonialisme et à l’exploitation, et les aléas des activités économiques dont ces États ont besoin pour survivre. Un tel indice mondial garantirait que l’accès au financement concessionnel du développement serait accordé sur la base de critères qui tiennent compte des contextes réels de nos économies fragiles, qui sont constamment menacées de régression en raison de catastrophes naturelles, anthropiques ou politiques, a argué le Premier Ministre.
Alors qu’il reste moins d’une décennie pour réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030, la Décennie des Nations Unies pour la mise en œuvre des objectifs de développement durable exige des solutions urgentes et adéquates pour sauver notre planète, a poursuivi le Premier Ministre. Les besoins en matière de résilience et les adaptations nécessaires à l’échelle du système pour répondre à la pandémie de COVID-19 sont directement liés à la résilience et à l’adaptation requises pour les changements climatiques, a-t-il ajouté.
Malheureusement, le coût pour relever ces défis et entreprendre des activités de résilience, que ce soit pour la santé ou le climat, est bien au-delà de la portée financière de nos petites îles, a encore insisté le Premier Ministre. Il a donc lancé un appel à tous, et en particulier à ceux qui sont les plus aptes financièrement, pour qu’ils contribuent aux efforts de redressement des PEID et qu’ils s’acquittent de leurs engagements envers les fonds d’adaptation et d’atténuation.
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