Déclaration
Résumé
M. R. JAMES MARAPE, Premier Ministre de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, a souhaité sensibiliser sur les nombreux enfants et leurs familles qui vivent dans les mers du monde dans la peur de lendemains incertains, « au moment où nous nous réunissons et continuons de parler des changements climatiques dans l’ambiance feutrées de nos salons, à l’instar de cette auguste Assemblée de l’ONU ». Il a expliqué la peur de ces enfants et familles par le fait que, au cours de leur vie, ils ont vu leurs terres arables et sûres disparaître à cause de l’élévation du niveau de la mer, et ils regardent les structures sur lesquelles leur vie est construite s’effondrer. Dès lors, il est temps que les grands émetteurs de carbone de la planète se reconnaissent et s’excusent auprès des petits États insulaires et de toutes les autres victimes des changements climatiques, a-t-il martelé.
C’est pourquoi il a lancé un appel à chacun d’entre nous, et en particulier aux grandes nations émettrices de carbone qui profitent actuellement de leurs transformations économiques nationales grâce à l’industrialisation, pour qu’elles fassent une pause, réfléchissent et prennent leurs responsabilités pour sauver notre planète. Il s’est dit cependant réconforté par les récents engagements du Président des États-Unis et du Premier Ministre du Royaume-Uni qui ont fait part de leurs intentions respectives de mieux s’attaquer aux problèmes des changements climatiques. Il a relevé les mêmes réponses positives de la part de la Chine.
« C’est pour la survie de la Terre qu’il faut agir maintenant! » Alors, « assez de paroles », s’est-il écrié avant d’inviter les États Membres à prendre des mesures proportionnelles au volume des émissions de leurs industries. Il s’agit pour lui de sauver la planète car, a-t-il averti, ce qui se passe en Afrique affectera l’Europe, ce qui se passe en Asie affectera l’Amérique, et ce qui se passe au Moyen-Orient affectera ceux d’entre nous qui vivent dans le Pacifique.
Son pays est « béni » avec environ 13% des forêts tropicales humides du monde et 6% de sa biodiversité. Des « atouts mondiaux » que son pays compte préserver, a-t-il précisé. Poursuivant, il a indiqué qu’une des leçons retenues de la pandémie de COVID-19 est que l’oxygène est le besoin numéro un de l’humanité, sinon la Terre est exposée à la suffocation et à la mort. Faisant un parallèle entre le corps humain et la nature, il a estimé que si le réservoir mondial de forêts tropicales était le poumon de la planète, alors une part importante de cet organe qui permet au monde de respirer se trouverait dans son pays. En tant que Président de la Coalition des nations à forêt tropicale, la Papouasie-Nouvelle-Guinée se trouve à un carrefour important en tant qu’absorbeur net de carbone dans l’atmosphère, a-t-il fait remarquer en expliquant que la capacité d’absorption de ses forêts est de plus de 100 millions de tonnes par an, tandis que les émissions énergétiques de son pays sont actuellement d’environ 10 millions par an.
La préservation et la conservation, ainsi que l’exploitation et l’utilisation durables des ressources forestières, peuvent constituer « notre engagement envers vous tous » pour le maintien de la Terre, en tenant compte du « code rouge pour l’humanité » lancé par le Secrétaire général de l’ONU, a estimé le Premier Ministre.
M. Marape a ensuite invoqué le sixième rapport d’évaluation du GIEC, paru récemment, qui indique clairement que les actions humaines sont la cause de l’aggravation de la crise climatique. C’est pourquoi des mesures doivent être prises pour changer cette trajectoire, eu égard notamment à la réalité du lien entre le climat et la sécurité que le Conseil de sécurité ne peut continuer à nier au risque d’un manquement à ses devoirs envers tous les peuples du monde, a-t-il plaidé. Il s’est toutefois félicité du soutien croissant dont bénéficie cet ordre du jour important au Conseil.
Le Premier Ministre a fait part de sa volonté de faire progresser un certain nombre de questions au nom de la Papouasie-Nouvelle-Guinée et de l’économie bleue du Pacifique au sens large, lors de la prochaine COP26, prévue à Glasgow en novembre prochain. À cet égard, il a invité les États Membres à finaliser un marché du carbone solide et équitable dans le cadre de l’Accord de Paris afin de débloquer de nouveaux flux de financement qui tiennent mieux compte des intérêts de développement durable de pays comme le sien.
Pour finir, il s’est félicité de l’adoption, le mois dernier, d’une déclaration commune par les dirigeants du Forum des îles du Pacifique visant la préservation de « nos zones maritimes » face à l’élévation du niveau de la mer, une conséquence des changements climatiques.
Déclaration complète
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Sessions antérieures
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