Déclaration
Résumé
Évoquant la pandémie de COVID-19, M. MAHAMAT IDRISS DEBY ITNO, Président du Conseil militaire de transition du Tchad, a, dans un message vidéo préenregistré, souligné que les pays en développement en général, et ceux d’Afrique en particulier, sont profondément impactés en raison de leurs vulnérabilités structurelles. S’il a salué l’élan de solidarité des partenaires bilatéraux et multilatéraux, il a souhaité cependant que la mobilisation et la vigilance restent de mise pour soutenir durablement les efforts de relèvement post-COVID. M. Déby Itno a regretté en particulier que l’inégalité dans l’accès aux vaccins demeure extrêmement profonde. Les pays riches ont atteint une couverture vaccinale à plus de 50%, tandis que la plupart des pays africains sont à moins de 2%. « Rien ne justifie ce déséquilibre. » Le virus, a-t-il insisté, ne connaît pas de continent, ni de frontières, moins encore de nationalité ou de statut social. À cet égard, il a salué les appels répétés du Secrétaire général et du Directeur général de l’OMS en faveur de l’accessibilité du vaccin pour tous.
Le dirigeant tchadien a demandé à tous les partenaires du Nord d’honorer leurs engagements vis-à-vis des pays vulnérables en vue de contribuer à une meilleure reprise économique et à la réalisation des ODD à l’échéance de 2030. Dans cette perspective, le Tchad réitère l’appel lancé par les pays membres du G5 Sahel relatif à l’annulation de la dette de ces pays durement frappés par le terrorisme et les changements climatiques. M. Déby Itno a rappelé que l’absence de perspectives pour la jeunesse au Sahel pousse celle-ci à tomber dans « le piège des idéologies extrémistes » et à emprunter le chemin de l’immigration clandestine vers l’Europe avec tous les risques que cela comporte.
Abordant la situation politique et sécuritaire de son pays, M. Déby Itno a rappelé qu’après la disparation tragique de l’ancien Président, le Maréchal Idriss Déby Itno, le 20 avril dernier, le Tchad a entamé une période de transition politique. Un Conseil militaire de transition a été mis en place pour assurer la continuité de l’État et garantir la sécurité du pays, « gravement mises en péril par des assaillants lourdement armés qui écument le sud de la Libye ». Un Gouvernement de large ouverture, dirigé par un Premier Ministre civil, a été mis en place le 2 mai 2021, et travaille d’arrache-pied pour tenir les échéances devant boucler le processus de transition, sur la base d’une feuille de route, adoptée en juillet dernier. Au regard d’énormes difficultés d’ordre sécuritaire, économique, financier et sanitaire auxquelles le Gouvernement de transition fait face, le Tchad en appelle à un soutien fort de la communauté internationale, a poursuivi le Président du Conseil militaire de transition. Dans le même élan, a-t-il assuré, toutes les dispositions nécessaires sont prises pour la tenue d’un dialogue national inclusif, dont les modalités d’organisation et de déroulement sont en train d’être examinées par un comité mis en place à cet effet.
M. Déby Itno a déploré que le Tchad qui partage avec la Libye plus de 1 000 kilomètres de frontières et qui est lié à ce pays frère par l’histoire, la géographie et la culture, subisse de plein fouet les conséquences de la crise libyenne, en termes d’attaques armées récurrentes lancées depuis le sud de ce pays. Il a exprimé sa préoccupation devant la forte pression de la communauté internationale exigeant un départ immédiat de Libye des mercenaires, combattants étrangers et autres bandes armées irrégulières. « Un tel départ des ressortissants tchadiens recrutés, formés, encadrés, armés et financés pour le besoin de la guerre en Libye, n’est pas sans conséquence sur la sécurité du Tchad. » C’est pourquoi le Tchad demande avec insistance à la communauté internationale, notamment au Conseil de sécurité de l’ONU, de faire prendre toutes les mesures nécessaires pour la mise en place d’un mécanisme d’encadrement d’un départ planifié et coordonné de ces éléments.
Enfin, M. Déby Itno s’est inquiété de la situation sécuritaire dans le Sahel et son voisinage, marquée par l’expansion du terrorisme, le crime organisé et les trafics illicites des armes, de drogues et d’êtres humains. Il a réitéré l’appel lancé par la Conférence des Chefs d’État du G5 Sahel au Conseil de sécurité de l’ONU, relatif à l’octroi à la Force conjointe du G5 Sahel d’un mandat sous le Chapitre VII de la Charte des Nations Unies afin de lui assurer un financement pérenne et prévisible.
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