Déclaration
Résumé
M. ALBERTO FERNÁNDEZ, Président de l’Argentine, a dit se présenter à ce grand forum à un moment unique pour l’humanité, qui fait face à une triple pandémie aux origines communes: la pandémie des inégalités mondiales, la pandémie des changements climatiques et la pandémie de COVID-19. Il ne s’agit pas d’un simple changement de tendance, mais bien d’un véritable changement d’époque. Les cris de la terre blessée s’unissent aux cris des populations vulnérables. La pandémie, a souligné le Président, a montré la mondialisation des injustices et une vulnérabilité généralisée. La pandémie a également réveillé les risques de cupidité, de gaspillage et de réticence à offrir des réponses solidaires aux problèmes mondiaux. Je suis convaincu, a martelé le Président, que les vaccins contre le COVID-19 doivent être considérés comme des biens publics mondiaux.
Le monde, a-t-il poursuivi, doit s’attaquer non seulement aux conséquences sanitaires de la pandémie mais au redressement socioéconomique, ce qui va de pair avec notre mission de prendre soin de « notre maison commune, la planète ». L’engagement de l’Argentine en faveur de l’Accord de Paris sur le climat est « total », a affirmé le Président, en insistant sur la détermination de son pays à contenir le réchauffement de la planète à 1,5°C et à atteindre la neutralité carbone d'ici 2050. Cependant, a-t-il averti, rien de tout ceci ne sera possible si nous ne nous attaquons pas à « l’épée de Damoclès » qu’est l’architecture financière internationale.
À l’instar du Secrétaire général de l’ONU, le Président a jugé « affligeant » qu'en 10 ans, l'engagement de mobiliser la somme de 100 milliards de dollars en faveur de l’action climatique dans les pays en développement soit resté lettre morte. La justice climatique, a-t-il pronostiqué, restera une chimère sans une justice financière et fiscale, alors que l’on craint une explosion généralisée de la dette extérieure des pays du Sud. Déjà, a expliqué le Président, la région d’Amérique latine et les Caraïbes consacrent 57% de leurs revenus à l’exportation du paiement du service de la dette. Le Président a dit s’attarder sur cette question « avec une douleur particulière », compte tenu de la dette « toxique et irresponsable » que son pays a réussi à contracter auprès du Fonds monétaire international (FMI).
Pour illustrer l'ampleur de ce « detticide », il a cité un chiffre: les ressources qu’a versées le FMI à l’Argentine atteignent un total de 57 milliards de dollars, soit l’équivalent de tout ce qu’il a déboursé l'année de la pandémie en faveur de 85 pays dans le monde. Je ne vois, s’est emporté le Président, aucune rationalité technique, aucune logique éthique ni aucune sensibilité politique qui puisse justifier une telle aberration. Il faut, a-t-il plaidé, sauver les principes de viabilité de la dette agréés dans la résolution 69/319 de l’Assemblée générale. Le Président a fermement soutenu la conclusion d’un accord multilatéral inclusif sur la restructuration de la dette souveraine.
Le Président n’a pas manqué de soulever une autre question « d’une grande importance ». Il a réaffirmé les droits légitimes et imprescriptibles et la souveraineté de l’Argentine sur les îles Malvinas, la Géorgie du Sud, les îles Sandwich du Sud et les zones maritimes environnantes. Ce sont, a-t-il réitéré, des territoires illégalement occupés par le Royaume-Uni depuis plus de 188 ans. Il n’a vu aucune raison au maintien d’une telle situation, sinon l’intention du Royaume-Uni de maintenir une situation coloniale manifestement illégitime. Ce dernier, a-t-il accusé, persiste dans son attitude et aggrave le différend, en promouvant l’exploitation illégale et unilatérale des ressources naturelles renouvelables et non renouvelables, une action contraire à la résolution 31/49 (1976) de cette Assemblée. Le Président a dit avoir demandé au Secrétaire général de renouveler ses efforts dans le cadre de la mission de bons offices qui lui a été confiée par cette Organisation.
Tout comme nous rejetons toute forme de colonialisme, nous comprenons également que notre humanité est confrontée au défi de combiner un changement technologique exponentiel et de s’attaquer à une dégradation environnementale terminale, grâce à une vision de développement humain intégral et de justice sociale planétaire. Ce n’est pas un choix: la solidarité ou l'extinction. Le temps presse. C’est maintenant ou jamais car l'histoire nous jugera non pas sur nos paroles mais sur nos actes, a martelé le Président.
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