Déclaration
Résumé
M. RODRIGO ROA DUTERTE, Président des Philippines, s’est attardé d’emblée sur les inégalités qui se sont creusées depuis le début de la pandémie. « C’est la façon de les résoudre qui définira notre avenir commun », a-t-il prédit. Or, un avenir d’inégalités signifie un ordre injuste qui est intrinsèquement volatile, a-t-il fait valoir, rappelant aux gouvernements le défi à relever de concilier leurs obligations envers leurs propres citoyens avec leur responsabilité envers le reste de l’humanité. Seul un multilatéralisme inclusif peut y arriver, avec l’équité, l’égalité et le respect pour socle de l’engagement des uns envers les autres, a-t-il estimé. S’indignant face à la « sécheresse causée par l’homme de vaccins contre la COVID-19 », il a reproché aux pays riches d’accumuler les vaccins et de ne donner aux pays pauvres que des miettes. Alors qu’ils parlent de doses de rappel, les pays en développement envisagent d’administrer des demi-doses juste pour s’en sortir. C’est choquant et égoïste, a dit le Président, pour lequel ce comportement n’a aucune justification rationnelle ou morale. Ce n’est qu’une fois le virus vaincu partout que cette pandémie prendra fin, a-t-il rappelé, soulignant que les vaccins sont essentiels pour cela. Ayant versé un million de dollars au mécanisme COVAX, M. Duterte a appelé les « partenaires privilégiés » à pleinement le soutenir sans tarder.
Tout comme la COVID-19 a eu un impact inégal sur les peuples, le fardeau du réchauffement climatique n’est simplement pas le même pour tout le monde, a poursuivi le Président, en prévenant que nous sommes à un point de basculement critique, où l’inaction aura des conséquences cataclysmiques pour l’ensemble de l’humanité. Les Philippines se sont fixées pour objectif de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 75% d’ici à 2030, a informé M. Duterte, en mentionnant, à cet égard, le moratoire qu’il a décrété sur la construction de nouvelles centrales au charbon et la directive publiée pour explorer l’option de l'énergie nucléaire. Mais cette contribution sera inutile si les plus gros pollueurs décident de faire « comme toujours », a-t-il constaté, en demandant à « ceux qui peuvent faire pencher la balance » de s’engager résolument dans une action climatique urgente. Les pays développés doivent honorer leurs engagements de longue date en termes de financement climatique, transfert de technologie et renforcement des capacités des pays en développement, a-t-il plaidé, en demandant que la transition vers une économie verte ne se fasse pas au détriment de la vitalité économique des pays en développement.
Les Philippines sont une économie à revenu intermédiaire et une démocratie florissante, s’est enorgueilli le Président, tout en concédant que des défis difficiles demeurent. À ce titre il a parlé des conditions de travail inhumaines de millions de Philippins à l’étranger, et demandé la fin du système de kafala « au nom de la justice et de la décence ». Les Philippines recherchent des partenariats plus solides pour protéger les droits des Philippins et réaliser le plein potentiel de la nation, a-t-il expliqué. M. Duterte a insisté sur le principe suivant lequel la loi s’applique à tous. Il a également dit avoir chargé le Ministère de la Justice et la police de revoir la campagne contre les drogues illégales. Il a aussi annoncé la finalisation récente avec les Nations Unies d’un programme conjoint sur les droits de l’homme.
Dans une période de profond changement géopolitique, il est vital que tous les pays, petits et grands, s’engagent à respecter l’état de droit, a souhaité M. Duterte, car un monde sans loi est un monde où les plus faibles sont à la merci du plus fort. Il faut, en outre, régler pacifiquement les différends, mais alors que la démocratie et la transparence sont des concepts qui résonnent dans les couloirs de l’ONU, « ironiquement, le Conseil de sécurité viole tous ces principes », a-t-il accusé. Il a jugé cet organe « ni démocratique ni transparent » dans sa représentation et ses processus, estimant que cela n’est « tout simplement pas correct ». En conclusion, il a appelé à la réforme de l’ONU au nom de l’espoir de l’humanité.
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