Déclaration
Résumé
M. RECEP TAYYIP ERDOĞAN, Président de la Turquie, est revenu sur les récents évènements qui ont secoué le monde, estimant que « nos joies comme nos peines, nos souffrances comme nos succès, nos problèmes comme nos solutions sont communs » et lorsque l’on agit dans une logique de « fait accompli », c’est l’humanité entière qui en paie la facture, et pas seulement certains grands pays. Cela, M. Erdoğan l’a constaté en Afghanistan, et de façon très douloureuse, car les problèmes ne peuvent être résolus en imposant des méthodes qui ne tiennent pas compte des réalités et du tissu social sur le terrain. Le peuple afghan a été laissé seul avec les conséquences de l’instabilité et des conflits qui durent depuis plus de 40 ans, a-t-il déploré. Quel que soit le processus politique, l’Afghanistan a besoin de l’aide et de la solidarité de la communauté internationale, a-t-il insisté. Pour sa part, a assuré M. Erdoğan, la Turquie, continuera de remplir son devoir fraternel envers le peuple afghan pendant ses jours difficiles.
Poursuivant, il a souligné que 10 ans ont passé depuis le début du drame humanitaire en Syrie, qui a causé la mort de centaines de milliers de personnes et le déplacement de millions de personnes sous les yeux du monde entier. Alors que son pays accueille près de quatre millions de Syriens, il combat également sur le terrain « les organisations terroristes qui ont noyé la région dans le sang et les larmes », a-t-il dit. « Nous sommes le seul allié de l’OTAN à avoir combattu l’État islamique d’Iraq et du Levant (Daech) corps-à-corps et à avoir vaincu cette organisation terroriste », s’est-il enorgueilli.
Là encore, a-t-il poursuivi, grâce à notre présence sur le terrain, nous avons pu mettre un terme aux massacres et aux activités de nettoyage ethnique commis par les extensions de « l’organisation terroriste Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) » en Syrie. Nous devons faire preuve d’une volonté plus forte pour trouver une solution politique au problème, basée sur la résolution 2254 (2015) du Conseil de sécurité des Nations Unies, et qui réponde aux attentes du peuple syrien, a souhaité le Chef d’État. Il a tenu à saluer le renouvellement pour 12 mois du mécanisme d’aide humanitaire transfrontalière dans le nord-ouest de la Syrie. Il a souhaité que l’approche conciliante affichée sur cette question soit imitée pour faire avancer le processus politique. À cet égard, M. Erdoğan a jugé « inacceptable » de « faire une quelconque distinction » entre les organisations terroristes dans la région et de les utiliser comme sous-traitants. « Notre lutte contre les organisations terroristes qui menacent l’intégrité territoriale de la Syrie et notre sécurité nationale se poursuivra avec détermination », a-t-il martelé à l’adresse des États Membres.
Dans son pays, à l’exception des Syriens, il y a aussi des migrants sous différents statuts, dont le nombre dépasse le million. En raison des développements en Afghanistan, nous sommes confrontés à la possibilité d’un afflux de migrants provenant également de ce pays, a-t-il anticipé. « En tant que pays qui a sauvé la dignité humaine dans la crise syrienne, nous n’avons plus le potentiel, ni la tolérance pour absorber de nouvelles vagues d’immigration. » Dès lors, a plaidé le Président, il est grand temps que toutes les parties prenantes fassent leur part sur cette question.
Il a, par ailleurs, évoqué la situation en Libye et réitéré son appel à la communauté internationale pour qu’elle soutienne le gouvernement légitime, qui représente toutes les régions du pays. S’agissant du conflit israélo-palestinien, « qui alimente l’instabilité et menace la paix et la sécurité dans notre région », il a exhorté à la relance, sans plus attendre, du processus de paix et de la vision d’une solution des deux États.
Dans le Caucase, des étapes importantes ont été franchies récemment en matière de stabilité, s’est-il félicité. Il a, par ailleurs, appelé la communauté internationale à évaluer les points de vue des Chypriotes turcs avec un esprit ouvert et sans préjugés. Le maintien d’un environnement calme en Méditerranée orientale est dans notre intérêt commun, a-t-il aussi fait valoir, réitérant la proposition de son pays d’organiser une « Conférence de la Méditerranée orientale », qui est toujours sur la table. M. Erdoğan, a également réaffirmé la détermination de son pays dans le processus d’adhésion à l’Union européenne.
Sur le plan de l’environnement, il a tenu à « annoncer au monde entier, ici, depuis l’Assemblée générale des Nations Unies », la décision prise par son gouvernement suite aux progrès réalisés récemment dans ce cadre. « Nous prévoyons de présenter l’Accord de Paris sur le climat pour approbation au Parlement le mois prochain. »
Avant de clore son propos, le Président turc a réitéré sa conviction qu’« un monde plus juste est possible », malgré les difficultés auxquelles nous sommes confrontés. Dans cette optique, la Turquie continue à considérer les Nations Unies comme la plateforme unique pour résoudre les problèmes qui concernent l’humanité tout entière.