Déclaration
Résumé
M. FÉLIX-ANTOINE TSHISEKEDI TSHILOMBO, Président de la République démocratique du Congo (RDC), a prévenu que la victoire contre la COVID-19 n’est possible et durable que si le combat demeure une affaire de tous et si nous atteignons un taux d’immunité collective suffisant pour l’ensemble de l’humanité. L’Afrique n’a pas croisé les bras, a-t-il affirmé, en citant le Fonds de réponse à la COVID-19 et la plateforme de fournitures médicales pour garantir l’accès aux équipements et fournitures nécessaires. Le Président a aussi cité la signature, le 28 mars 2021, de l’African Vaccine Acquisition Trust (AVAT), un accord pour l’achat de 220 millions de doses de vaccins. D’ici à janvier 2022, le nombre de vaccins à distribuer dépassera, sur le continent, les 25 millions par mois, a-t-il aussi affirmé, avant d’attirer l’attention sur les chercheurs africains de renommée mondiale qui ont proposé une gamme des remèdes efficaces méritant d’être soutenues.
Pour renverser définitivement la tendance actuelle, le Président a préconisé l’augmentation de la capacité des tests dans les pays qui ne disposent pas des produits de laboratoires requis; un approvisionnement suffisant et rapide en médicaments et équipements; la généralisation de la vaccination et le soutien au projet de création de l’Agence africaine des médicaments; la promotion de la recherche médicale, et l’appui à la réforme des structures sanitaires et l’élargissement de la couverture santé dans les pays en développement.
La COVID-19 est aussi un virus de l’économie mondiale, a-t-il poursuivi. Les économies africaines, a-t-il plaidé, ont grandement besoin de financement pour se redresser. Il a jugé insuffisant les 33 milliards des droits de tirage spéciaux DTS alloués à son continent et appelé à un appui à l’objectif du Sommet de Paris visant à atteindre 100 milliards de DTS pour l’Afrique, dont une partie pourrait contribuer à l’augmentation du capital de la Banque africaine de développement (BAD) et de la Banque mondiale. Le Président a aussi demandé « un soutien massif » des partenaires techniques et financiers à l’initiative de l’Alliance sur l’entreprenariat en Afrique, sans oublier « l’impératif » d’alléger la dette des pays africains et de matérialiser toutes les promesses faites en compensation des sacrifices consentis afin de préserver l’humanité contre le réchauffement climatique. À ce propos, a-t-il comptabilisé, l’Afrique aura besoin de 30 milliards de dollars américains par an pour s’adapter, un montant qui devrait passer à environ 50 milliards d’ici à 2040.
« L’Afrique n’a pas besoin d’aumône! », a ensuite martelé le Président. Elle a besoin de partenariats constructifs et « gagnant-gagnant » pour mettre en valeur ses « fabuleuses » richesses naturelles. Cependant, a-t-il prévenu, le fléau de l’insécurité provoquée par les cohortes de terroristes, de groupes armés, de mercenaires et de criminels de tous bords met à mal la stabilité institutionnelle de « nos jeunes démocraties » et annihilent les efforts de nombreux dirigeants africains pour développer leurs pays. Après le Mali, le Niger, le Nigéria, le Cameroun, le Tchad, le Burkina Faso et le nord du Mozambique, l’intégrisme islamiste a atteint l’Est de la RDC. Le Président s’est d’ailleurs félicité de la décision de la Coalition mondiale contre le terrorisme, dont son pays est devenu membre, de créer en son sein un groupe de travail sur le terrorisme en Afrique.
Si, a-t-il insisté, la communauté des nations minimise le danger que représente la propagation du jihadisme en Afrique et n’adopte pas une stratégie globale et efficace pour éradiquer ce fléau, les plaies ouvertes dans la zone saharienne, en Afrique centrale et australe continueront à se métastaser jusqu’à faire jonction pour devenir une menace réelle pour la paix et la sécurité internationales. Le Président a réclamé des politiques sécuritaires concertées et le renforcement des moyens des États, notamment par la mutualisation des ressources et l’échange d’informations sécuritaires. Tant que les injustices et les inégalités entre les nations et les individus persisteront dans le monde, le terrorisme trouvera toujours un terreau fertile pour son émergence et sa propagation, a-t-il souligné.
Réussir la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), a-t-il aussi souligné, et la transformer en un vaste marché de plus d’un milliard de consommateurs, devient ainsi un enjeu et un défi majeurs. Depuis son accession à la présidence en exercice de l’Union Africaine, le Président de la RDC a dit s’être employé à faciliter le règlement du différend qui divise l’Égypte, le Soudan et l’Éthiopie sur l’opérationnalisation du Grand Barrage de la Renaissance éthiopienne. Il a annoncé la reprise des discussions dans un avenir proche.
Sur le plan national, il s’est félicité de ce que son pays soit entré en programme avec le FMI au mois de juin dernier et qu’il bénéficie de l’assistance de la Banque mondiale pour réaliser des grands projets sociaux et des infrastructures de base. La croissance économique a dépassé les 5% l’an, l’inflation s’est décélérée et la monnaie nationale s’est stabilisée sur le marché des changes. La lutte contre la corruption, les détournements des deniers publics et l’impunité a conduit à une augmentation « substantielle » des recettes depuis le second trimestre de cette année.
Des accords de partenariat ont été conclus avec plusieurs pays et groupes d’investisseurs privés mais, a avoué le Président, « une lourde hypothèque » pèse, celle de l’insécurité dans le nord-est de la RDC contre laquelle l’état de siège a été proclamé, avec des résultats qui constituent une opportunité d’en finir, une fois pour toutes, avec le cycle infernal de la violence imposée par les forces. Il est essentiel, a souligné le Président, que les mesures de notification au Comité des sanctions imposées par la résolution 1807, pour toute importation d’effets militaires ou toute assistance aux Forces armées congolaises soient levées, que des sanctions soient prises contre tous les réseaux mafieux qui exploitent illégalement les minerais et alimentent les groupes armés en armes et munitions et que le retrait de la MONUSCO soit progressif, responsable et ordonné. Le Président a rappelé que son gouvernement a souscrit au Plan de transition pour le retrait échelonné, responsable et durable de la MONUSCO laquelle, avec la Brigade d’intervention rapide, doit avoir tous les moyens nécessaires à l’exécution de son mandat. Le Président a conclu en confirmant l’organisation d’élections libres, transparentes, inclusives et crédibles en 2023.
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