Déclaration
Résumé
M. MAHAMOUD ALI YOUSSOUF, Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale de Djibouti, a jugé nécessaire de reconnaitre tacitement que la direction prise par le monde était opposée à l’accélération du Programme de développement durable à l’horizon 2030 dont la présente session de l’Assemblée générale a fait son objectif. Il a déploré la suspicion mutuelle, qui freine la coopération internationale, et la « logique de club », qui s’oppose à un multilatéralisme intégré. Il y a vu la conséquence d’une lente érosion de la confiance mutuelle, qu’il a attribuée à une « résistance implacable au changement » des institutions mondiales créées après 1945, à une inégalité « qui se creuse et se fossilise » et à une compétition géopolitique accrue. Pour le Ministre, cette évolution n’est toutefois pas irréversible. Il a appelé à un investissement massif dans les efforts multilatéraux, en particulier les Nations Unies, pour établir un système qui tienne compte des réalités géopolitiques du moment et dans lequel les groupes s’engageraient à renouer des liens de solidarité forts.
M. Youssouf a jugé accablant pour la crédibilité du système le retard pris dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD). Malgré les engagements pris, des pays sont aujourd’hui davantage dans le besoin qu’il y a une décennie, le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé qu’un tiers de l’économie mondiale serait en récession en 2023 et le PNUD a constaté que l’indice de développement humain baissait dans neuf pays sur dix, a énuméré le Ministre, qui a demandé une réforme urgente de l’architecture financière internationale, notamment pour réformer le régime de la dette, qui empêche les pays en développement et les pays les moins avancés d’investir dans les ODD. Les moyens d’y parvenir sont identifiés, a rappelé le Ministre, qui a demandé qu’on prenne mieux en compte le plan de sauvetage du Secrétaire général.
Le Ministre a ensuite présenté les mesures prises par son pays pour réaliser les ODD, citant en particulier l’action climatique, Djibouti étant situé trouvant dans une région particulièrement vulnérable aux changements climatiques. À cet égard, il a jugé urgent d’honorer les engagements pris dans l’Accord de Paris et s’est dit profondément déçu que la promesse de mobilise chaque année 100 milliards de dollars n’ait jamais été tenue. Il s’est en revanche réjoui de la création d’un fonds pour les pertes et les préjudices décidé lors de la COP27 et a souhaité que la COP28 adopte les mesures qui en permettront la mise en œuvre la mise en place concrète.
Au plan régional, le Ministre a apporté son soutien au Gouvernement somalien mais s’est inquiété du calendrier actuel de réduction des effectifs de la Mission de transition de l’Union africaine en Somalie (ATMIS). Djibouti est en outre très préoccupé par la crise au Soudan et souhaite une accélération de la mise en œuvre de l’Accord revitalisé au Soudan du Sud. Rappelant la nécessité d’un accord de paix inclusif au Yémen, le Ministre s’est félicité du succès de transbordement de la cargaison du pétrolier Safer, rappelant le rôle de base arrière et de coordination que Djibouti avait joué à cette occasion et voyant dans toute l’opération un exemple modèle de coopération internationale. Enfin, il a affirmé que son pays était disponible pour achever le processus de normalisation de ses relations avec l’Érythrée et trouver un règlement pacifique au différend frontalier qui oppose les deux pays.
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