Déclaration
Résumé
M. RAYMOND NDONG SIMA, Premier Ministre du Gabon, est longuement revenu sur les événements récents survenus dans son pays, ajoutant que tout observateur attentif, honnête et de bonne foi de la vie politique gabonaise de ces dernières années avait pleinement conscience de la dégradation de la situation. Il a assuré que, pour éviter « une nouvelle forfaiture électorale », les forces de défense et de sécurité gabonaises avaient décidé d’interrompre un processus frauduleux et dangereux pour la cohésion nationale.
Le Premier Ministre a ajouté que les forces armées avaient opté pour cette voie afin de conjurer le risque d’un incendie dont l’embrasement aurait ébranlé les fondements même de la société gabonaise et n’aurait pas épargné les nombreuses populations étrangères vivant au Gabon. En conséquence, a‑t‑il encore dit, cette intervention militaire « sans effusion de sang et sans aucun dégât matériel constaté, a été un moindre mal », la population l’ayant approuvée dans sa très large majorité. « Condamner un tel processus c’est soutenir qu’il aurait mieux valu laisser les affrontements se faire et venir constater ultérieurement le nombre de victimes », a‑t‑il plaidé.
Le Premier Ministre a déclaré que son gouvernement de transition s’était engagé sans délai dans une démarche inclusive pour préparer les réformes et revenir à un jeu institutionnel ordinaire qui permette la dévolution du pouvoir par les élections. Il a annoncé la tenue, la semaine prochaine, d’une conférence de presse au cours de laquelle il indiquera le calendrier des consultations de l’ensemble de la classe politique ainsi que de la société civile, précisant qu’il mettrait à profit cette occasion pour « décliner le chronogramme des différentes étapes qui nous conduiront à de nouvelles élections ». Il en a profité pour lancer un appel solennel à l’ensemble des partenaires bilatéraux, régionaux et multilatéraux du Gabon pour accompagner et soutenir l’élan populaire de salut national en vue de renforcer les fondements de l’état de droit et de la démocratie pour une prospérité partagée.
Le Premier Ministre a ensuite estimé que le système de sécurité collective et indivisible prôné par la Charte des Nations Unies apparaît comme une fiction dans de nombreuses régions du monde en proie aux soubresauts de la guerre, notamment en Afrique, où la région du Sahel, la Corne de l’Afrique, la région des Grands Lacs sont devenues de véritables épicentres de l’instabilité. Dans la plupart de ces régions, la prédation des ressources naturelles constitue une source importante de conflictualité au point qu’elles deviennent une véritable malédiction pour les pays qui les possèdent. La situation exige donc, de chacun des membres de la communauté, une réappropriation des objectifs de la Charte « et une réconciliation avec les aspirations des peuples du monde ». Il a plaidé pour une véritable transformation structurelle de l’architecture de paix et de sécurité de l’Organisation, ainsi que pour l’adaptation des mécanismes de promotion de la paix et de la sécurité dans un contexte global de crises et de conflits en constante mutation. Il a notamment préconisé le renforcement de la prévention et de la consolidation de la paix pour empêcher la résurgence de crises en période de transition ou que naissent de nouveaux conflits.
En matière d’environnement, le Premier Ministre a fait savoir que son pays vient de bénéficier d’une restructuration de 3% de sa dette en échange d’un engagement à investir 163 millions de dollars dans la préservation de ses écosystèmes marins. Il a invité les partenaires financiers internationaux à multiplier les initiatives de conversion de dette pour faire face aux défis du réchauffement climatique, de la perte de la biodiversité et du développement durable. C’est par une approche multilatérale et la réinvention de nos réponses que nous pouvons efficacement relever les défis multiformes qui se posent à l’humanité, a‑t‑il ajouté.
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