Déclaration
Résumé
M. STEVO PENDAROVSKI, Président de la Macédoine du Nord, a estimé que l’attention portée au débat général sera plus grande que jamais cette année, l’état émotionnel de l’humanité étant aujourd’hui la peur: peur des guerres, de la famine, de la pauvreté et des catastrophes environnementales. « Il est indéniable que l’ordre international a été profondément ébranlé en diverses parties du monde », a-t-il dit. Il a condamné avec la plus grande fermeté l’agression perpétrée par la Fédération de Russie contre l’Ukraine, qui se poursuit avec « férocité ». Pourtant, la Charte des Nations Unies est très claire: tous les différends doivent être réglés par des moyens pacifiques, par la négociation et le dialogue, en excluant l’usage de la force. Lorsque qu’un membre permanent du Conseil de sécurité attaque illégalement un autre État Membre, c’est l’ensemble de l’architecture de sécurité planétaire qui est ébranlée, a-t-il noté.
« La paix est le fondement de tout », a poursuivi le Président, qui s’est inquiété de la perte de confiance entre les États, essentielle à la coopération. « Les alternatives au dialogue entre les nations sont effrayantes, et chaque report nous conduira à nouveau à la même menace, avec la différence que le prix à payer sera alors beaucoup plus élevé », a-t-il averti.
Pour M. Pendarovski, la guerre en Ukraine crée un « état d’imprévisibilité générale et une boucle constante de crises », qui perturbent l’approvisionnement alimentaire et énergétique des plus vulnérables. Le Président a exprimé son appui aux efforts du Secrétaire général visant à rétablir l’Initiative de la mer Noire, tout en condamnant le recours à la nourriture comme arme pour atteindre des objectifs militaires ou politiques. Il a jugé incompréhensible que, dans la troisième décennie du XXIe siècle, des millions de personnes soient incapables de satisfaire leurs besoins humains élémentaires. « Quelle sera notre autorité en tant que dirigeants politiques lorsque nous discuterons de démocratie, de droits de l’homme et de prospérité, alors que des millions de personnes n’ont pas accès à l’eau potable, à la nourriture ou à l’éducation? » s’est-il interrogé.
Rappelant que les changements climatiques ne connaissent pas de frontières, M. Pendarovski a fait valoir qu’une réponse efficace nécessite une action commune. Or, les grandes menaces de notre temps -turbulences géopolitiques, guerres, terrorisme et vagues migratoires massives- surviennent à un moment où l’ensemble du système multilatéral traverse une crise d’identité ou de fonctionnalité, voire les deux. Pour le Président, la seule véritable réponse ne peut être qu’un multilatéralisme renouvelé et renforcé, valorisant les besoins spécifiques de chaque pays tout en offrant une vision claire du bien commun. « Il n’y a pas de meilleur endroit pour cette entreprise commune que l’ONU », a-t-il noté, en soulignant le besoin urgent de rétablir la prévisibilité et la prévention dans les relations internationales.
À cet égard, le Président a posé pour condition préalable la réforme du système des Nations Unies, sur la base d’une plus grande représentation géographique reflétant la réalité du monde d’aujourd’hui. Depuis son indépendance en 1991, Skopje a mis en place une culture de dialogue dans la résolution de ses problèmes internes, au moyen notamment de l’affirmation des droits des communautés ethniques qui composent le pays, a-t-il fait valoir. En cette année « remplie de défis sans précédent », la Macédoine du Nord assume la présidence de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), a en outre rappelé M. Pendarovski, qui a affirmé que son pays demeure l’un des plus grands promoteurs de la coopération régionale en Europe du Sud-Est, tout en respectant les critères d’adhésion à l’Union européenne, qu’il a souhaitée effective en 2030.
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