Déclaration
Résumé
M. DRITAN ABAZOVIC, Premier Ministre du Monténégro, a estimé que la crise géopolitique actuelle représente le défi le plus grave pour la paix et la sécurité internationales depuis la création de l'ONU. À ses yeux, l’agression non provoqué et injustifiée contre l'Ukraine, qui s’ajoute à des défis mondiaux tels que la pandémie de COVID-19 et les changements climatiques, exige de revenir pleinement aux dispositions de la Charte des Nations Unies, car, a-t-il souligné, la violation de l'intégrité territoriale et de la souveraineté de tout État est une menace pour tous. Outre les destructions qu’elle entraîne, cette agression russe provoque une nouvelle crise alimentaire, énergétique et financière qui affecte en premier lieu les plus vulnérables, a-t-il déploré, appelant la communauté internationale à réclamer des comptes face à de telles violations du droit international humanitaire et des droits humains. Dans ces circonstances, il est temps, selon lui, de réformer le Conseil de sécurité afin, notamment, d’interdire l’exercice du droit de veto en cas de violations graves des droits humains. Il a d’autre part jugé primordial, à la lumière du conflit ukrainien, de renforcer les normes internationales relatives à la non-prolifération des armes nucléaires, avant de se dire très préoccupé par la situation à la centrale nucléaire de Zaporijia. Pour le Chef du Gouvernement monténégrin, les experts de l’AIEA doivent avoir accès à cette centrale comme à toutes celles de l’Ukraine, afin d'assurer le respect des garanties de l'Agence et l’application du régime de vérification. Pour cela, a-t-il ajouté, la Russie doit rendre le contrôle des installations nucléaires aux autorités ukrainiennes.
Dans ce contexte, alors que l’insécurité alimentaire s’aggrave, que l’accès à l’énergie et aux matières premières se raréfie sous l’effet de perturbations commerciales et que l’inflation et l’endettement montent en flèche, l’objectif d’atteindre un monde meilleur d’ici à la fin de cette décennie s’éloigne, a constaté M. Abazovic. Il a toutefois assuré que son pays reste engagé en faveur du Programme 2030, comme en atteste la présentation en juillet de son deuxième examen national volontaire. Le Monténégro continue par ailleurs de coopérer avec différents fonds internationaux pour le climat, tout en promouvant une reprise verte au niveau national, avec pour objectif à terme de réduire de 45% ses émission de gaz à effet de serre, s’est-il enorgueilli. Il a ajouté que son pays, en tant que membre du Conseil des droits de l’homme, défend aussi un renforcement de la justice transitionnelle et de la responsabilisation, notamment au travers des travaux de la Cour pénale internationale (CPI) visant à éradiquer la culture de l’impunité. Enfin, après avoir assuré que le Monténégro reste plus que jamais engagé sur la voie de l’intégration euro-atlantique, le Premier Ministre a une nouvelle fois exhorté la Russie à cesser cette « guerre inutile » et à retirer sans condition toutes ses troupes du territoire ukrainien. « Cela ne devrait pas arriver au XXIe siècle », a-t-il conclu, appelant à « donner une chance à la paix ».
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