Déclaration
Résumé
M. JOHN BRICEÑO, Premier Ministre et Ministre des finances, du développement économique et de l’investissement de Belize, a dit prendre la parole le cœur gros, plus pessimiste que l’année dernière, plus cynique et plus déçu. Où est la volonté collective de relever adéquatement les défis de notre temps? Où est notre conviction commune de travailler ensemble pour le bien de l'humanité? Où est l’espoir? a-t-il demandé, avant de passer en revue les conflits et problèmes mondiaux. Il a indiqué que les réalités économiques actuelles exacerbent une situation sociale déjà grave au Belize où la pauvreté a augmenté de 10% entre 2018 et 2021 et où 45,5% de la population souffre d’insécurité alimentaire modérée à sévère. Les homicides sont à nouveau en hausse et la relève postpandémie est retardée. Il a estimé que les ODD courent un risque réel de ne pas être atteints et que nos systèmes et institutions actuels sont brisés et impuissants face aux 3C - COVID, climat et conflit.
Pour résoudre ces problèmes, M. Briceño a appelé à une réinvention complète et audacieuse de l’architecture financière mondiale. Fini le bricolage pour concevoir des programmes supplémentaires qui reposent sur la même fausse logique. Cela ne fonctionne tout simplement pas! a-t-il tranché. Notant que le FMI est largement dépourvu de moyens de quantifier les impacts climatiques sur la dette publique et la capacité de paiement des pays, le Premier Ministre a demandé une nouvelle architecture financière mondiale capable d’identifier les menaces systémiques comme la dette et le risque climatique et de concevoir des outils à la mesure des défis. Concrètement, il faut de toute urgence une nouvelle architecture financière mondiale, dédiée à la réalisation des ODD, à l’objectif de « zéro émission nette » et au renforcement de la résilience.
Dans le cadre de ses moyens budgétaires limités, le Belize a tenté de stimuler une reprise économique, tout en restant fidèle à ses valeurs sociales, a poursuivi M. Briceño. Son économie a progressé de 5,3% au premier trimestre de cette année, mais les forces au niveau mondial sont déterminées à diminuer nos aspirations, a-t-il concédé. Il a appelé à répondre aux besoins de financement des pays en développement qui s’élèvent à 4 300 milliards de dollars, soit plus du quadruple de la capacité de prêt du FMI; et bien au-dessus des tendances de prêt de la Banque mondiale. La disponibilité de sources de financement abordables, à long terme et fiables, est indispensable pour la réalisation des ODD et la résilience climatique, a martelé M. Briceño.
Plaidant pour un financement accessible et abordable pour les pays vulnérables, il a noté qu’au cours des sept dernières années, les flux financiers vers les PEID ont diminué tout comme l’aide publique au développement qui est passée de 6,2 milliards de dollars en 2016 à 4,1 milliards de dollars en 2018. Il a appelé les institutions financières internationales à intégrer le risque climatique dans les outils de viabilité de la dette, insistant en outre sur l’importance de l’allégement de la dette pour tous les pays vulnérables. Il est urgent de parvenir à un mécanisme multilatéral de restructuration de la dette souveraine, a-t-il souligné.
Quant à l’action climatique, il a estimé que lors de la COP27 en Égypte, le G20 doit apporter de nouveaux engagements pour combler l’écart d’émissions; apporter le financement pour l’adaptation et établir une facilité de financement pour faire face de manière substantielle aux pertes et dommages liés au climat. Préoccupé par le fait que ces attentes pourraient être compromises par la dynamique du G20, le Premier Ministre a martelé que nous ne pouvons pas nous permettre un retour en arrière.
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