Déclaration
Résumé
« Nous sommes le peuple de l’océan », a déclaré M. MANASSEH DAMUKANA SOGAVARE, Premier Ministre des Îles Salomon, en expliquant que la mer est un sanctuaire pour son pays et en plaidant en faveur de la préservation des océans face à la pollution. Le Premier Ministre a réaffirmé les principes du droit de la mer pour une utilisation pacifique des espaces océaniques. « Alors que la menace d’un conflit nucléaire est une préoccupation pour tous, les conséquences des changements climatiques qui affectent nos rivages à une rapidité alarmante représentent un réel danger. » M. Sogavare a en effet noté que l’acidité des océans s’élevait constamment, au point, désormais, de menacer de dissoudre les barrières de corail.
Pour les pays insulaires du Pacifique, les changements climatiques constituent un ennemi qui ne cesse de gagner du terrain. « Mon pays a perdu six îles en raison des changements climatiques », a déploré le Premier Ministre qui a affirmé que la perspective d’un monde durable ne cessait de s’éloigner pour les pays comme le sien. « Nous sommes dans la survie. »
M. Sogavare est allé plus loin en prévenant que les changements climatiques représentaient une « menace existentielle » pour la communauté internationale, raison pour laquelle les petits États insulaires du Pacifique avaient demandé au Conseil de sécurité qu’il s’empare de cette question. Il a aussi exhorté les États-Unis à revoir leur position s’agissant de l’Accord de Paris. « Nous devons nous tenir côte à côte, dans la solidarité, pour faire face au défi fondamental de notre époque. »
Le Premier Ministre a ensuite évoqué la « modeste contribution » de son pays au maintien de la paix, un contingent de cinq policiers de son pays, dont deux femmes, venant d’accomplir leur service au sein de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD). Il a ensuite évoqué la Mission régionale d’assistance aux Îles Salomon, qui a achevé son mandat fin juin, et remercié le Forum des Îles du Pacifique pour être venu en aide à son pays et « nous avoir sauvés de nous-mêmes ». Comme de nombreux pays émergeant d’un conflit, la pérennisation de la paix exigera des initiatives sociales et économiques pour répondre aux causes profondes du conflit, a noté le Premier Ministre.
M. Sogavare a par ailleurs regretté que la porte de l’ONU reste toujours fermée à Taiwan. « Nous contredisons nos principes en laissant sur le bord de la route 23 millions de personnes », a-t-il argumenté, ajoutant que Taiwan avait l’intention de participer à plusieurs programmes onusiens pour le bien de l’humanité. « Donnons une chance à Taïwan et ses 23 millions d’habitants », a-t-il poursuivi, en demandant que ce pays trouve sa place dans la famille des nations.
En outre, M. Sogavare a souhaité que la Puissance administrante en Polynésie française montre le même niveau de coopération que celui montré avec la Nouvelle-Calédonie, qui verra la tenue d’un référendum en 2018. Concernant la Papouasie occidentale, il a dénoncé les violations des droits de l’homme et exhorté l’Assemblée générale à y remédier. « L’Indonésie devrait s’engager dans un dialogue constructif pour répondre aux aspirations du peuple de la Papouasie occidentale », a-t-il lancé.
M. Sogavare a espéré que le programme de réforme du Secrétaire général permettrait de recruter des membres du personnel de l’ONU plus représentatifs sur le plan géographique. « Malgré le fait que nous n’avons qu’un seul ressortissant au Secrétariat, mon pays a été exclu du programme des jeunes administrateurs deux ans d’affilée », s’est-il plaint. Enfin, le Premier Ministre a déclaré que l’ONU, malgré ses inévitables imperfections, demeurait « l’hôtel de ville de notre village global ».
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