Déclaration
Résumé
Après avoir annoncé l’organisation d’une conférence sur la couverture santé universelle à Tokyo, au Japon, en décembre 2017, M. SHINZO ABE, Premier Ministre du Japon, a déclaré: « ce que veut le Japon, c’est sauvegarder un ordre international libre, libéral, ouvert et des cadres multilatéraux ». Le monde a des attentes élevées vis-à-vis de l'ONU en tant que porte-drapeau de ces idéaux. C'est pourquoi le Conseil de sécurité devrait être réformé sans délai, en réponse aux exigences du temps. Le Japon s'efforcera avec ses amis de réaliser ces réformes. La détermination du Japon est de jouer un rôle actif pour la paix mondiale en tant que membre permanent du Conseil de sécurité.
Toutefois, a poursuivi M. Abe, « je n’ai pas d’autres choix que de me focaliser sur une seule question: la Corée du Nord » qui a effectué le 3 septembre dernier, un autre essai nucléaire. Avant et après cela, soit le 29 août et le 15 septembre, sans attendre que l’encre de la résolution 2375 (2017) ne sèche, la Corée du Nord a lancé des missiles, chaque fois au-dessus du Japon, dans ce qui était une menace d’une gravité sans précédent et indiscutablement, une urgence. La dernière crise est très différente de celles que nous avons vues quand un dictateur a tenté d’acquérir des armes de destruction massive. Les armes nucléaires de la Corée du Nord sont déjà ou sont sur le point de devenir des bombes à hydrogène. Leurs vecteurs seront tôt ou tard des missiles balistiques intercontinentaux.
La situation actuelle n’est pas due à une absence de dialogue, a rappelé le Premier Ministre, soulignant que ce dialogue a commencé dans les années 90 et a même donné lieu à la création entre les États-Unis, le Japon et République de Corée ont créé l’Organisation pour le développement énergétique de la péninsule coréenne (KEDO). Devant les trahisons répétées de la Corée du Nord, la Chine et la Fédération de Russie se sont jointes en 2003, aux membres du KEDO, qui avait entretemps suspendu leur Organisation, pour lancer les pourparlers à six. En 2005, ils ont pu publier une déclaration commune aux termes de laquelle la Corée du Nord abandonnait armes et programmes nucléaires et réintégrait le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et le système de garanties de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). En 2007, ils sont parvenus à un accord sur ce que chacun d’entre eux devait faire pour mettre en œuvre la déclaration conjointe. Alors même qu’ils négociaient cet accord, la Corée du Nord déclarait être en possession d’armes nucléaires et effectuait dès octobre 2006, son premier essai nucléaire, suivi d’un deuxième en 2009, et la même année, de son retrait des pourparlers à six, sans compter ses tirs répétés de missiles balistiques.
La Corée du Nord n’a jamais eu l’intention de renoncer à son arsenal nucléaire. Elle gagnait du temps, a dénoncé le Premier Ministre. Avec quel espoir de succès devrions-nous, aujourd’hui, risquer un troisième échec? s’est-il impatienté. Ce qu’il faut pour obtenir que la Corée du Nord renonce à tous ses programmes nucléaires et balistiques de manière complète, vérifiable et irréversible, ce n’est pas un dialogue mais des pressions. Le Japon, a-t-il promis, fera face à la menace nucléaire et balistique de la Corée du Nord, dans le cadre de son alliance avec les États-Unis et « dans l’unité ». « Toutes les options sont sur la table », a-t-il dit en paraphrasant le Président américain.
M. Abe a dit avoir accueilli la résolution 2375 (2017) du Conseil de sécurité comme « une clarification » de l’intention de tous d’intensifier les pressions sur la Corée du Nord pour la forcer à changer fondamentalement sa politique. La résolution n’est rien d’autre qu’un début, la Corée du Nord ayant déjà lancé un autre missile.
Nous devons, a conclu le Premier Ministre, empêcher l’acheminement vers la Corée du Nord des biens, des fonds, des gens et de la technologie nécessaires au développement des armes nucléaires et des missiles. Nous devons faire en sorte que la Corée du Nord respecte pleinement les multiples résolutions du Conseil de sécurité. Tous les États doivent assurer la mise en œuvre stricte et complète de ces résolutions. Ce qui est nécessaire, c’est l’action. La fin des provocations de la Corée du Nord dépend de la solidarité de la communauté internationale. Le temps presse, a alerté M. Shinzo Abe. « Pour changer la politique nord-coréenne, nous devons renforcer notre unité. »
Déclaration complète
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