Déclaration
Résumé
M. PETRO POROSHENKO, Président de l’Ukraine, a dénoncé l’agression que subit son pays depuis février 2014 à cause de la Fédération de Russie, qui siège cependant comme membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, qui est chargé de maintenir la paix et la sécurité internationales et qui est en outre l’un des garants de la sécurité de l’Ukraine en vertu du Mémorandum de Budapest. Regrettant l’annexion « illégale » de la Crimée, le Chef de l'État ukrainien s’est également élevé contre la guerre menée par la « Russie » dans la région orientale ukrainienne du Donbass. « Pour tromper la communauté internationale, les dirigeants russes ont donné l’ordre à leurs troupes de retirer les insignes militaires et autres marques d’identification, d’abandonner sur le champ de batailles les soldats capturés, et d’user cyniquement de crématoires mobiles pour effacer les traces de leurs crimes sur le sol ukrainien », a affirmé M. Poroshenko. Des millions d’Ukrainiens se trouvent ainsi sous occupation russe dans les territoires ukrainiens du Donbass et de la Crimée, qui couvrent près de 44 000 kilomètres carrés, sur fond de « rhétorique perfide » faisant la part belle à de supposées « fraternité des peuples » et « histoire commune », a-t-il soutenu.
« Au cours de ces derniers jours, nous avons entendu des déclarations conciliantes de la partie russe, qui appelle, en particulier, à l’établissement d’une coalition antiterroriste, et à prévenir les dangers de flirter avec les terroristes », a noté le Président ukrainien. « Comment mobiliser une telle coalition quand vous encouragez le terrorisme à votre porte? » s’est-il interrogé. Il a assuré qu’il y avait assez d’arsenaux et d’équipements militaires dans les territoires occupés pour faire rêver la majorité des États Membres des Nations Unies. Depuis l’invasion russe, a poursuivi le dignitaire ukrainien, plus de 8 000 de ses concitoyens, dont 6 000 civils, sont morts aux mains de terroristes appuyés par les Russes et de la puissance occupante dans le Donbass. Plus largement, M. Poroshenko a considéré que la Fédération de Russie avait créé autour d’elle une « ceinture d’instabilité », formée, a-t-il précisé, du Haut-Karabakh, de la Transnistrie, de l’Abkhazie, de l’Ossétie du Sud, de la Crimée et du Donbass. Mais le Kremlin irait plus loin encore, a assuré le Président, qui a fait état de la présence d’« hommes en vert » russes en Syrie.
Exprimant sa déception devant l’opposition constante de la Russie à ce que l’Ukraine puisse faire entendre sa voix devant les membres du Conseil de sécurité sur la situation dans le pays, le Président a estimé que l’exercice du droit de veto devrait être limité progressivement et, éventuellement, supprimé. « Le droit de veto ne devrait pas devenir un acte de grâce et de pardon pour le crime commis, et qui pourrait être ‘tiré du chapeau’ dès qu’il s’agit de se soustraire à une sanction appropriée », a estimé le Président ukrainien, qui a apporté son soutien à la proposition du Président de la France de restreindre son usage dans les cas d’atrocités de masse. Réaffirmant enfin son adhésion à l’Accord de Minsk, M. Poroshenko a demandé un accès sans entraves de la mission de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) à tous les territoires occupés, le retrait des forces russes et de leurs équipements militaires, ainsi que des mercenaires se trouvant en Ukraine, et le rétablissement de l’intégrité et de la souveraineté territoriale de l’Ukraine.
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