Déclaration
Résumé
M. DIDIER BURKHALTER, Président de la Confédération Suisse, a mis l’accent sur les jeunes et leurs attentes notamment la dignité, la paix, la liberté, l’égalité, une formation et un travail. « Les jeunes sont en droit d’attendre de nous tous, les représentants des nations, que nous soyons réellement unis à nous engager de toutes nos forces pour remettre demain, dans leurs mains, une humanité qui rime pleinement avec sécurité, liberté et prospérité », a-t-il estimé. Il a abordé les questions du renforcement de la sécurité internationale. Avec 50 millions de personnes déplacées, 75 millions de jeunes entre 15 et 24 ans sans travail et donc sans perspectives, et des vagues prenant d’assaut les règles du droit international, en particulier du droit humanitaire, qui sont ignorées, violées, submergées, M. Burkhalter a regretté qu’on assiste aujourd’hui à une atteinte inacceptable aux acquis que l’humanité a engrangés sur les ruines de deux conflits mondiaux. Ce constat est particulièrement vrai au Moyen-Orient, notamment en Syrie et en Iraq où la Suisse condamne avec la plus grande fermeté les actes brutaux du groupe qui s’autoproclame « États islamique ». « L’Islam peut être, et doit être, comme les autres religions, un message de paix, d’humanité et de fraternité », a poursuivi M. Burkhalter appelant toutes les nations à être unies et à veiller à la prééminence du droit sur la force.
La Suisse, avec une soixantaine d’autres États, s’est engagée pour demander au Conseil de sécurité de saisir la Cour pénale internationale (CPI) de la situation en Syrie et s’engage à augmenter son aide humanitaire dans la région. Elle appelle l’État iraquien à faire en sorte que les responsabilités soient établies, s’agissant des violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, et elle l’encourage à adhérer au Statut de la CPI.
Partant du principe que pour une paix durable il faut s’attaquer aux causes des conflits, la Suisse est convaincue que le défi posé par l’« État islamique autoproclamé » ne pourra être relevé dans la région que si la crise en Syrie est traitée dans son intégralité. Elle appelle les parties à revenir à la table des négociations et à travailler à une solution politique. En ce qui concerne la situation en Ukraine, le Suisse est en faveur d’une réponse pondérée de la communauté internationale qui laisse la place au dialogue et estime que se contenter d’isoler la Russie du reste de l’Europe ne résoudrait aucun problème et en créerait d’autres. Il faut résoudre cette crise avec la Russie, pas contre elle, et la paix serait d’autant plus durable, selon M. Burkhalter, si l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qui est présidée par la Suisse, parvient à reconsolider les bases de la sécurité coopérative entre les régions euro-atlantique et eurasienne. Pour prévenir et gérer les tensions, il faut renforcer les capacités de médiation de l’ONU et des organisations régionales, dont l’OSCE, et mettre en commun des capacités et des forces.
M. Burkhalter a saisi l’occasion pour annoncer que la Suisse allait intensifier sa coopération internationale dans les domaines du développement et de l’humanitaire auxquels elle consacrera dès l’an prochain 0,5% de son revenu national brut. Pour ce qui est de la réforme des Nations Unies, la Suisse souhaite que davantage d’organes se consacrent à la prévention des conflits et que l’on renforce les missions politiques spéciales. Elle salue l’initiative de la France sur un accord volontaire des cinq membres permanents du Conseil de sécurité pour encadrer le recours au droit de veto en cas d’atrocités de masse.
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