Déclaration
Résumé
M. DENIS BEĆIROVIĆ, Président de la Présidence de la Bosnie-Herzégovine, a rappelé que son pays est l’un des plus anciens d’Europe, mentionné pour la première fois dans des sources historiques vieilles de 1 075 ans. La Bosnie-Herzégovine n’est pas née en 1995 à la suite des accords de Dayton qui n’ont fait qu’en confirmer la continuité. Depuis, mon pays a accompli des progrès dans les domaines judiciaires, fiscaux et de la défense, s’est-il félicité, réitérant la volonté de son gouvernement d’intégrer l’OTAN et l’Union européenne.
Les deux dernières années ont vu émerger des défis difficiles en termes de sécurité, a-t-il déploré, mentionnant le renforcement des populismes autoritaires, l’agression contre l’Ukraine et les souffrances de Gaza. Le monde est menacé par la pauvreté, la maladie, les catastrophes naturelles, les guerres et l’injustice, s’est-il alarmé, rappelant qu’une personne meurt de faim toutes les quatre secondes. Partant, il a demandé comment il est possible d’accepter que l’on investisse plus dans les armements que pour éradiquer la pauvreté.
Estimant que, si l’on ne peut arrêter le cours de l’Histoire, on peut en orienter la direction. Il a émis une série de recommandations visant à promouvoir une coopération mondiale créative. Le rôle de l’ONU doit être préservé et le système multilatéral renforcé, a-t-il affirmé, préconisant pour cela d’accélérer la réforme de l’Organisation et lançant un appel à la coopération pour accroître sa crédibilité. Il a également préconisé une diplomatie préventive face à la fragmentation géopolitique du monde.
Estimant inadéquate la réponse de l’ONU face à la situation à Gaza, comme elle l’avait été lors de l’agression de la Bosnie Herzégovine de 1992 à 1998, il a estimé que cette crise représente « une défaite totale de l’humanité collective au XXIe siècle ». Les peuples civilisés doivent lutter pour les droits humains de tous, quelle que soit leur appartenance raciale, religieuse, ethnique ou autre, a-t-il insisté.
La Bosnie-Herzégovine est le seul pays européen où un génocide a été commis après la Seconde Guerre mondiale, a-t-il rappelé, se référant pour cela aux plus hautes instances judiciaires de l’ONU. Ces jugements ont une portée juridique, historique, civilisationnelle et morale, a-t-il poursuivi, saluant l’adoption par l’Assemblée générale d’une résolution instituant le 11 juillet comme Journée internationale de réflexion et de commémoration du génocide commis à Srebrenica en 1995, et lançant un appel pour que soit sauvegardée la vérité sur le génocide en Bosnie, mais aussi au Rwanda.
Partant, il a lancé un avertissement sur les ambitions de la Serbie, estimant qu’elles menacent à nouveau la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Bosnie-Herzégovine. Accusant la Serbie d’aspirer à un État plus vaste que les territoires des pays voisins, il a dénoncé la déclaration de l’« Assemblée de tous les Serbes » du 8 juin dernier, estimant qu’elle menace l’Accord de paix de Dayton, contrevient au droit international, aux principes des Nations Unies et de l’Union européenne et menace la sécurité régionale.
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