Déclaration
Résumé
M. OLUSHEGUN ADJADI BAKARI, Ministre des affaires étrangères du Bénin, a rappelé que, bien qu’elle soit souvent éloignée de l’origine des crises mondiales, l’Afrique en subit profondément les conséquences. Il a cité l’exemple du Sahel, « théâtre de tensions grandissantes, exacerbées par des décisions prises sans le consentement des Africains », et qui « compromet gravement » le développement durable de la région. Condamnant fermement toute tentative d’utiliser la région comme un « nouvel épicentre de luttes géopolitiques », ce qui ne fait que nourrir « le terreau du terrorisme », il a réaffirmé l’engagement du Bénin envers l’unité africaine. En particulier en Afrique de l’Ouest, où il a appelé à une action commune contre le terrorisme.
Le Ministre a rappelé que son pays avait condamné la guerre en Ukraine et les attaques terroristes du 7 octobre 2023 au Moyen-Orient, ainsi que toutes les violences qui endeuillent chaque jour les peuples du Sahel. Il a réaffirmé son soutien à la solution des deux États pour résoudre le conflit israélo-palestinien, avant d’évoquer les crises au Soudan, en Libye et en Haïti, soulignant que la communauté internationale doit redoubler d’efforts pour y ramener la stabilité.
Il a ensuite mis l’accent sur la lutte contre la pauvreté sous toutes ses formes, défi majeur qui menace l’avenir. À cinq ans de l’échéance de 2030, il a regretté que les objectifs de développement durable (ODD) ne soient pas atteints, mais a insisté sur la nécessité de poursuivre la lutte. « Sans ce combat, il n’y aura ni paix véritable, ni stabilité durable », a-t-il averti. Le Ministre a fait observer l’importance stratégique de l’Afrique, soulignant que le continent sera, dans quelques décennies, le foyer d’un quart de l’humanité, et mettant l’accent sur l’importance des jeunes, « porteurs d’une créativité immense », et sur les ressources naturelles. Il a enfin rappelé les réformes initiées par le Bénin depuis 2016 sous la présidence de Patrice Talon, qui ont placé le pays sur « la voie du progrès », notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé et des infrastructures.
Poursuivant, le Ministre a mis en avant la nécessité pour l’Afrique de « se réconcilier avec son histoire et son identité profonde ». Il a évoqué l’initiative du Bénin pour corriger les perceptions négatives sur la culture vaudou et mettre en lumière la richesse de la civilisation africaine. Faisant l’éloge d’un panafricanisme moderne, il a défendu des actions concrètes telles que la suppression par le Bénin des visas pour tous les ressortissants africains, afin qu’ils puissent « se sentir chez [eux], partout sur le continent ». Il a également souligné l’importance de reconnaître la diaspora africaine et de guérir les blessures de la traite transatlantique, affirmant que les Afrodescendants, bien que physiquement éloignés, font toujours partie intégrante de la communauté africaine. En adoptant une loi permettant à tous les Afrodescendants qui le souhaitent d’obtenir la nationalité béninoise, le Bénin a ainsi lancé un appel vibrant à l’unité et à la solidarité entre Africains du continent et de la diaspora.
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