Déclaration
Résumé
M. RECEP TAYYIP ERDOĞAN (Türkiye) a exprimé son pessimisme face aux défis de plus en plus complexes et dangereux auquel le monde est, partout, confronté. Il a ainsi dénoncé le terrorisme qui sévit en Syrie ou en Afrique de l’Ouest, ou encore le racisme et la xénophobie, mais aussi les changements climatiques et les catastrophes naturelles, citant comme exemple le séisme qui a accablé son propre pays le 6 février dernier. Il a remercié la centaine de pays qui ont fait preuve de générosité vis-à-vis du sien pour l’aider à reconstruire les zones dévastées par le tremblement de terre, avant de rappeler qu’aujourd’hui, c’est au tour de la Türkiye de prêter assistance à la Libye, au lendemain des inondations meurtrières qui ont endeuillé la ville de Derna et sa région.
Pour M. Erdoğan, les récents événements à Chypre témoignent de la manière dont des conceptions géopolitiques dépassées prennent en otage une situation donnée. Puis le Chef de l’État a réaffirmé son intention de contribuer à mettre fin à la guerre en Ukraine, rappelant que l’Initiative de la mer Noire avait permis d’acheminer des denrées alimentaires à des nécessiteux dans les pays en développement. Il a estimé que la tragédie humanitaire en cours en Syrie continue de porter atteinte aux conditions de vie de toutes populations de la région, quelle que soit leur confession. Il s’est alarmé de l’appui apporté à des organisations terroristes qui sévissent dans ce pays, dont le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui s’appuie sur les divisions sectaires. En tant que dirigeant d’un pays qui a livré la plus grande bataille contre Daech et lui a infligé les plus lourdes pertes, la Türkiye est « fatiguée » de l’hypocrisie de ceux qui se servent de Daech pour dissimuler leurs intérêts en Syrie, en Iraq et au Sahel, a-t-il déclaré. Pour M. Erdoğan, la véritable menace, ce sont les éléments terroristes locaux qui sont instrumentalisés et soutenus pour livrer des guerres par procuration. Il est temps de bâtir une architecture globale de sécurité capable de répondre aux intérêts de toutes les régions du monde, car celui-ci ne se résume pas à « cinq pays », a-t-il tranché sous des applaudissements.
Pour la Türkiye, la transformation de la Méditerranée en zone de paix ne sera réussie que si tous les droits de toutes les populations sont respectés. Les Chypriotes turcs ont toujours œuvré à la recherche d’une solution durable et pérenne à cet égard, a affirmé le Président, pour qui le modèle fédéral actuel ne peut plus répondre à la crise sur l’île. Aussi a-t-il plaidé en faveur de la proclamation de l’indépendance de la partie chypriote turque, tout en exhortant à l’impartialité la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP), qu’il a jugée déjà bien « discréditée ». Par ailleurs, il a dit attendre que l’Union européenne honore ses obligations « trop longtemps ignorées »à l’égard de son pays, affirmant que son attitude ambiguë doit cesser.
La Türkiye a entamé avec l’Arménie un processus de normalisation « totale » de ses relations, a affirmé M. Erdoğan, qui a précisé que son pays avait aussi appuyé les négociations entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, avant de reprocher à ce dernier pays de ne pas saisir toutes les occasions qui se présentent actuellement. Nous espérons un accord complet entre les deux belligérants qui sera rapidement mis en œuvre, a-t-il ajouté, rappelant que le Haut-Karabakh est un territoire azerbaïdjanais. Aucun autre statut ne sera accepté, a-t-il tranché, avant d’estimer que la coexistence y est possible, y compris pour les Arméniens. Il a invoqué un slogan, « deux nations, un État », qui doit être respecté. Enfin, le Président Erdoğan a déclaré appuyer toutes les initiatives visant à lutter contre l’islamophobie, considérant qu’aucune religion ne saurait être l’objet d’attaques odieuses.
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