Déclaration
Résumé
M. ALAIN BERSET, Président de la Confédération suisse, a estimé que, face à la succession actuelle des crises, notre état d’esprit et notre attitude sont déterminants. « Le repli, les menaces et la violence n’ont jamais fourni la moindre solution aux problèmes et aux inégalités dans le monde », a-t-il affirmé. Estimant que l’ordre international actuel traverse « sa plus grande crise depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale », il a condamné la guerre de la Russie contre l’Ukraine, qualifiée d’attaque contre « le droit international et le multilatéralisme ». Rappelant que les principes de la Charte des Nations Unies constituent le « fondement d’une collaboration pacifique et d’une confiance mutuelle entre les États », il a estimé que les défis actuels ne sauraient être surmontés par des initiatives isolées et exigent une action collective.
M. Berset a insisté sur le rôle essentiel d’« institutions multilatérales fortes » pour combattre les inégalités. Notant l’accroissement considérable des inégalités de revenus durant les 20 dernières années, il a vu dans celles-ci des sources de conflits qui encouragent les instabilités et conduisent à une perte de confiance envers les institutions et la démocratie. « Longtemps, nous avons considéré que la défense de nos intérêts et la protection des plus vulnérables étaient deux choses différentes. Aujourd’hui, nous savons que l’une ne va pas sans l’autre », a-t-il ajouté.
Les institutions multilatérales sont aussi indispensables à la promotion de la paix, a poursuivi M. Berset. La Suisse soutient le Nouvel Agenda pour la paix du Secrétaire général de l’ONU. Son président a souligné le rôle essentiel de la prévention dans l’effort de paix. Il a aussi rappelé le combat nécessaire contre les persécutions et les violences, notamment contre les femmes, ainsi que la nécessité d’offrir la justice aux victimes des conflits et des perspectives de prospérité aux jeunes.
Si les conflits armés sont tous différents, « tous ont pour dénominateur commun l’aggravation des inégalités et la souffrance des civils », a insisté M. Berset, qui a mis l’accent sur le rôle des institutions multilatérales pour garantir la protection des civils dans les zones de conflit et affirmé que le respect du droit international humanitaire est « au cœur » de l’engagement de la Suisse au Conseil de sécurité. Rappelant que, « lors de conflits armés, le manque de biens et de services essentiels pour la population civile coûte plus de vies que l’impact direct des hostilités », il a salué le travail des missions de paix des Nations Unies et celui de tous les acteurs humanitaires, qui « doivent être protégés et soutenus ». Il a notamment insisté sur la défense du Comité international de la Croix-Rouge, jugeant son travail « fondamental ». Par ailleurs, M. Berset a évoqué la nécessité de promouvoir la participation des femmes pour assurer un retour à la paix, évoquant l’engagement de la Suisse en faveur du programme pour les femmes et la paix et la sécurité des Nations Unies.
M. Berset a appelé les États Membres à bien discerner où se trouvent leurs intérêts communs, qu’il a situé « certainement pas dans le désordre mondial que certains essaient de faire progresser à leur profit » mais « dans un ordre mondial renouvelé ». C’est dans ce cadre qu’il a salué l’espoir que représente l’ONU, « un projet idéaliste, né à une époque de guerre, de brutalité et de désespoir » basé sur la certitude que la coopération internationale était indispensable. De même, il a souhaité un nouveau souffle aux objectifs de développement durable et au Programme de développement durable à l’horizon 2030, « notre feuille de route commune pour un avenir meilleur pour tous ».
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