Déclaration
Résumé
M. RANIL WICKREMENSINGHE, Président de Sri Lanka, a rappelé que, l’an dernier à la même époque, son pays a traversé la période la plus difficile de son histoire récente sur les plans social, économique et politique. Même nos traditions démocratiques ont été menacées par les tentatives visant à occuper notre parlement et à le paralyser, a-t-il déploré, ajoutant toutefois qu’une transition politique a pu se mettre en place. Il a indiqué que les réformes qu’il a depuis initiées visent d’une part à reconstruire la confiance entre le peuple et le Gouvernement et d’autre part, à jeter les bases de la stabilisation et de la reprise économiques. Assurant que les Sri-Lankais bénéficient déjà des résultats positifs de ces mesures dans leur vie quotidienne, il a dit vouloir conduire le pays vers une reprise et une croissance durables, avec le soutien de la communauté internationale.
Sur le plan géopolitique, le Président a noté l’émergence de nouveaux centres de pouvoir dans le cadre d’un monde multipolaire. Nous voyons un monde où les anciennes rivalités des grandes puissances et les tensions se sont ravivées dans une guerre ouverte, a-t-il observé, déplorant que, parallèlement, les divisions Nord-Sud se creusent en raison de la fracture numérique, de la crise financière, de la dette, et de la transition énergétique. De plus, a alerté le Chef de l’État, contrairement à la promesse de 2030, nous assistons aujourd’hui à des niveaux de pauvreté et de faim jamais vus depuis des décennies. De fait, les pays neutres et non alignés du Sud, comme Sri Lanka, se trouvent une fois de plus « coincés dans le jeu des puissances mondiales », a-t-il regretté, non sans rappeler les appels à l’unité et à la solidarité lancés à l’ONU, au G20, au sommet des BRICS et au G7 pour construire un avenir inclusif.
Le Président a ensuite signalé que les impacts financiers de crises telles que les changements climatiques et la pandémie de COVID-19 entravent la capacité des petits pays endettés comme le sien à progresser dans la réalisation des ODD ainsi que dans l’adaptation et l’atténuation. Malgré cela, Sri Lanka « ne fuit pas sa responsabilité envers la planète », a-t-il affirmé, évoquant le plan national d’ambition climatique présenté l’an dernier lors de la COP27. Grâce à ce dispositif, nous aurons, d’ici à 2030, 70% d’énergies renouvelables dans la production d’électricité, nous augmenterons la couverture forestière de 32% et nous réduirons les émissions de gaz à effet de serre de 14,5%, s’est-il enorgueilli, promettant également d’éliminer progressivement le charbon d’ici à 2040 et d’atteindre le « zéro net » d’ici à 2050. Reste que le dérèglement climatique a des implications sur les engagements pris en faveur de l’énergie propre, de la sécurité alimentaire, de la disponibilité de l’eau potable et des moyens de subsistance des agriculteurs, a concédé le Chef de l’État, pour qui l’urgence de mobilisation des financements climatiques est aujourd’hui plus grande que jamais. À cet égard, il a regretté que les pays riches ne tiennent pas leurs promesses en matière d’assistance pour l’atténuation et l’adaptation, et de compensation pour les pertes et les dommages.
Pour M. Wickremesinghe, les efforts nationaux ne suffiront pas à eux seuls à garantir le succès des ODD et à inverser les changements climatiques. Une solidarité mondiale est donc nécessaire pour restructurer l’architecture financière internationale, a-t-il plaidé, avertissant qu’une absence de restructuration de l’ordre budgétaire mondial ferait échouer la lutte pour inverser les changements climatiques et atteindre les ODD. « Il est encore temps de rectifier le tir car la crise n’a pas atteint son paroxysme », a-t-il voulu croire, avant de souhaiter que ces questions soient abordées en priorité lors du Sommet de l’avenir en 2024.
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