Déclaration
Résumé
M. JULIUS MAADA BIO, Président de la Sierra Leone, a dressé un bilan de ses cinq premières années au pouvoir, marquées par de multiples bouleversements mondiaux (pandémie, tensions géopolitiques, guerre en Ukraine, crise alimentaire), en expliquant avoir œuvré à éliminer les legs déplaisants du passé. Il a cité notamment l’abrogation de lois désuètes telles que la « loi sur la diffamation séditieuse », l’abolition de la peine de mort, ainsi que les progrès enregistrés dans la lutte contre la corruption. Le financement national de l’éducation a été augmenté, en veillant à ce qu’il constitue en moyenne 22% du budget national, a‑t‑il ajouté. Le Président a aussi indiqué qu’une « éthique d’inclusion radicale » a été adoptée, offrant à tous un accès libre et gratuit à un enseignement primaire et secondaire de qualité.
Le Président a encore illustré l’engagement inébranlable de son gouvernement à démanteler les barrières de l’inégalité entre les sexes en citant l’état d’urgence qui a été déclaré contre les crimes de viol et contre les violences sexuelles et sexistes. Il s’est aussi prévalu d’une loi de 2022 sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes qui a consacré l’engagement du pays à réserver au moins 30% des sièges d’élus du peuple aux femmes. Cette loi garantit en outre l’égalité des chances en matière d’emploi, prolonge le congé de maternité et oblige les institutions financières nationales à favoriser l’accès des femmes aux ressources financières.
M. Bio a ensuite défini les piliers de son nouveau mandat qui sont notamment la sécurité alimentaire, étroitement liée aux investissements dans l’agriculture; le développement du capital humain, avec une perspective particulière sur l’égalité des sexes et un programme d’accès à l’emploi pour les jeunes; et le développement des technologies et des infrastructures. La Sierra Leone vise à devenir un pays à revenu intermédiaire d’ici à 2035, a‑t‑il fait savoir.
S’agissant de politique africaine, le Chef de l’État a exprimé sans équivoque son désaccord à l’égard de tout changement de gouvernement extraconstitutionnel. Il a toutefois noté que chaque action portant atteinte à l’état de droit est liée à des problèmes sous-jacents tels que la pauvreté, le chômage généralisé et les discriminations. S’agissant de son propre pays, le Président a dit avoir institué le Comité national d’examen des systèmes électoraux pour faire face aux défis logistiques persistants du processus électoral. Il a aussi jugé regrettable « la décision d’un certain État Membre d’introduire des mesures coercitives unilatérales, notamment des restrictions de visa, à l’encontre des citoyens sierra-léonais », à la suite de récentes élections nationales. De telles mesures unilatérales, contraires au droit international, ont parfois été utilisées dans d’autres pays africains pour exercer des « pressions politiques », s’est-il inquiété.
Abordant enfin la réforme du Conseil de sécurité, le Président a relevé que les injustices historiques endurées par le continent africain demeurent non résolues dans les négociations intergouvernementales. L’Afrique, a‑t‑il regretté, se distingue comme la seule région sans représentation permanente, et elle est manifestement sous-représentée dans la catégorie de non-permanents. « Le Conseil de sécurité demeure prisonnier d’un temps où une grande partie de l’Afrique était encore sous l’emprise du colonialisme, qui persiste trois quarts de siècle plus tard. » La demande de l’Afrique de deux sièges permanents -assortis de droits proportionnés, y compris le droit de veto s’il est maintenu- et de cinq sièges non permanents sont des questions d’équité et de justice, a‑t‑il plaidé. Il s’agit, a‑t‑il soutenu, du droit de l’Afrique à obtenir une voix égale dans la prise de décisions sur les questions qui l’affectent.
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