Déclaration
Résumé
M. MACKY SALL, Président de la République du Sénégal, a relevé que depuis la dernière session, l’état du monde ne s’est pas amélioré. De fait, a soutenu M. Sall, pour des millions de personnes, le quotidien reste marqué par la peur, la violence, la pauvreté et les inégalités. Nombre de pays continuent de subir l’impact économique et social de la pandémie. Le réchauffement climatique a atteint un niveau sans précédent, a-t-il constaté. La tragédie de l’émigration clandestine rappelle la nécessité de mettre en œuvre le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, et de poursuivre sans relâche la lutte contre les réseaux criminels qui organisent le trafic illicite d’êtres humains.
Le Président a fait part de sa « grave préoccupation » face à la résurgence des coups d’État en Afrique, réitérant sa ferme condamnation de toute forme de changement anticonstitutionnel de gouvernement. L’urgence du moment, pour M. Sall, c’est aussi le terrorisme qui continue de gagner du terrain sur le continent, « sans réaction appropriée du Conseil de sécurité ». Il a rappelé que son pays avait alertéà maintes reprises, notamment lors de son mandat en tant que membre non permanent de l’organe en 2016-2017, sur l’inefficacité des opérations de maintien de la paix en Afrique dont les mandats et les équipements ne répondent guère à la nature des situations. « Il n’y a pas de paix à maintenir là où il s’agit plutôt de la restaurer, en combattant des groupes armés qui pillent et endeuillent au quotidien des populations innocentes, occupent des territoires entiers et menacent des États dans leur existence », a martelé le dirigeant, évoquant pour illustrer son propos les « péripéties tumultueuses » de deux missions de paix en Afrique.
Dans le même esprit, M. Sall a appelé à la désescalade et au règlement pacifique de la guerre en Ukraine et renouvelé son soutien au droit du peuple palestinien à un État viable, coexistant pacifiquement avec l’État d’Israël, chacun à l’intérieur de frontières sûres et internationalement reconnues. Il a, par ailleurs, estimé que le système multilatéral, héritage d’un « passé révolu », est devenu « obsolète ». Pour lui, un système qui continue d’ignorer les réalités de son temps et les besoins de plus des trois quarts de ses pays membres accentue les inégalités, génère les conditions de sa contestation, et provoque le risque de sa fragmentation. C’est pourquoi le Président a recommandé de réformer la gouvernance politique, économique et financière mondiale, afin qu’elle soit plus représentative de la diversité, et conforte ainsi sa légitimité. Il s’est dit convaincu que « nous pouvons y arriver si nous y mettons la volonté politique nécessaire ». Le G20 l’a d’ailleurs démontré en admettant l’Union africaine comme membre de plein droit.
Enfin, M. Sall a rappelé que le 25 février 2024 se tiendra l’élection présidentielle sénégalaise, qui, a-t-il assuré, sera, comme les précédentes, « démocratique, libre et transparente ». Et le 2 avril, a-t-il assuré, il passera le pouvoir à son successeur après 12 ans à la tête de son pays. Porter la voix du Sénégal, nouer et entretenir des amitiés dans ce concert des nations où s’harmonisent « nos efforts communs vers nos fins communes », aura été un grand honneur pour lui.
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Sessions antérieures
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