Déclaration
Résumé
M. ABDULLAH II IBN AL HUSSEIN, Roi de Jordanie, a fait observer que plus de 345 millions de personnes dans le monde sont confrontées à l’insécurité alimentaire et à la faim au quotidien. Parmi les plus vulnérables figurent 108 millions de réfugiés et 40% d’entre eux sont des enfants, s’est-il alarmé, ajoutant que ces personnes comptent sur les Nations Unies pour mettre fin aux crises qui les ont poussés à quitter leur pays. Alors que leur survie dépend de la communauté internationale, plusieurs agences de l’ONU ont annoncé qu’elles devaient réduire leurs services vitaux faute de disposer des fonds internationaux nécessaires. « Est-ce là où nous en sommes arrivés? » a déploré le monarque. Rappelant qu’en Jordanie les réfugiés représentent plus d’un tiers de la population, il a expliqué que l’impact de ces déficits humanitaires ne se limite pas à un pays ou à une région: « la peur et le besoin entraînent une forte augmentation du nombre de réfugiés fuyant vers l’Europe et au-delà, dans des voyages qui se terminent trop souvent par une tragédie ».
En Jordanie, tout est fait pour garantir une vie digne aux réfugiés, a assuré le Roi, qui a rappelé que près de la moitié des 1,4 million de Syriens accueillis ont moins de 18 ans et que, pour beaucoup de ces réfugiés, la Jordanie est le seul endroit qu’ils ont jamais connu. Il a rappelé que le pays partageait des ressources précieuses pour les aider à satisfaire leurs besoins fondamentaux, en particulier l’eau, alors même que la Jordanie l’un des pays les démunis en eau et est confrontée aux effets des changements climatiques. Mais aujourd’hui, la capacité du pays à fournir ces services a atteint ses limites, a averti le souverain, pour qui l’avenir des réfugiés syriens est dans leur pays et non dans les pays d’accueil. Pourtant, davantage de Syriens risquent de quitter leur pays à mesure que la crise persiste, a-t-il prévenu, appelant à trouver une solution politique conforme à la résolution 2254 (2015) du Conseil de sécurité et à considérer l’approche « étape par étape » que propose la Jordanie. D’ici là, nous protégerons notre pays contre toute menace future que cette crise pourrait faire peser sur notre sécurité nationale, a-t-il ajouté.
Pour le monarque, le Moyen-Orient continuera à souffrir jusqu’à ce que le monde parvienne à « dissiper l’ombre du conflit israélo-palestinien ». Sans une vision claire de l’avenir des Palestiniens, il sera impossible de converger vers une solution politique, a-t-il averti, non sans rappeler que chaque résolution de l’ONU depuis le début du conflit reconnaît l’égalité des droits du peuple palestinien à un avenir de paix, de dignité et d’espoir. Ces valeurs sont au cœur de la solution des deux États, « la seule voie vers une paix globale et durable ». Si le peuple israélien a le droit de se défendre activement et d’exprimer son identité nationale, le peuple palestinien ne peut être privé de ce même droit, a-t-il fait valoir, avant d’appeler à la création d’un État palestinien indépendant et viable dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.
Après avoir rappelé la tutelle du Royaume hachémite sur les Lieux saints de Jérusalem et sa responsabilité dans la préservation de cette ville de foi pour l’islam, le christianisme et le judaïsme, le Roi a une nouvelle fois demandé de ne pas abandonner les réfugiés palestiniens aux forces du désespoir. Il a donc appelé à soutenir l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), qui a un besoin urgent de financement durable. C’est essentiel pour protéger les familles, maintenir la stabilité des communautés et protéger les jeunes des extrémistes qui profitent de leurs frustrations, a-t-il conclu.
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