Déclaration
Résumé
Mme THÓRDÍS KOLBRÚN REYKFJÖRD GYLFADÓTTIR, Ministre des affaires étrangères de l’Islande, a souligné que l’humanité vivait désormais, plus que jamais dans l’histoire, dans un état d’interdépendance, pour le pire mais aussi pour le meilleur: les problèmes dans une région peuvent en affecter d’autres, mais les solutions trouvées quelque part peuvent aussi être appliquées partout, instantanément. Hélas, c’est lorsqu’on en a le plus besoin que le multilatéralisme connaît sa crise la plus profonde, s’est-elle lamentée, estimant que nous étions tous « à la croisée des chemins ».
Notant que seuls 15% des objectifs de développement durable sont en bonne voie pour 2030, la Ministre a insisté sur la nécessité d’actions concrètes et s’est engagée à maintenir le cap en Islande où, a-t-elle admis, le bilan est contrasté, comme dans la plupart des pays. Elle a également mis en garde contre les risques climatiques accrus, rappelant que les plus vulnérables subissent le plus grand impact de ces crises. Sur le plan de la coopération internationale, la Ministre a célébré l’accord BBNJ sur la biodiversité marine comme un triomphe du multilatéralisme, reconnaissant l’importance de ce type d’accords pour faire face aux défis environnementaux.
Présentant la candidature de l’Islande au Conseil des droits de l’homme pour le mandat 2025-2027, Mme Gylfadóttir s’est inquiétée de la dégradation de ces droits à travers le monde —notamment en Afghanistan, en Iran, au Bélarus, au Soudan, au Myanmar ou en Israël et Palestine— et a salué les courageuses voix qui continuent de lutter pour les libertés. Elle a critiqué les politiciens populistes qui sapent les valeurs démocratiques tout en se protégeant par les mêmes droits humains qu’ils attaquent. Elle a également mis en garde contre les dangers de l’intelligence artificielle et a insisté sur la liberté d’expression comme un droit humain fondamental, non extensible aux « bots programmés pour propager la haine et les mensonges ».
La Ministre a dénoncé l’agression russe en Ukraine et a rappelé que son pays présidait le Conseil de l’Europe quand il a décidé d’établir un Registre des dommages. La Russie est l’agresseur et doit être arrêtée, a-t-elle tranché, appelant au soutien international en faveur de l’Ukraine qui défend, selon elle, notre système international. L’ONU, « un miracle de l’esprit humain depuis sa création », reste l’institution la plus pertinente pour inventer des solutions aux problèmes internationaux, a-t-elle ajoutant, jugeant néanmoins nécessaire de la réformer, en particulier le Conseil de sécurité. « Nous n’avons pas d’autre choix que de nous adapter », a-t-elle jugé.
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