Déclaration
Résumé
M. JEYHUN BAYRAMOV, Ministre des affaires étrangères de l’Azerbaïdjan, a dressé la liste des défis mondiaux transcendant les frontières et appelé à des actions audacieuses et concertées, malgré l’érosion du multilatéralisme. S’inquiétant d’une exacerbation de l’intolérance, des discours de haine et de l’islamophobie, il a mis en avant la tradition séculaire de diversité et de multiculturalisme de son pays.
Plaidant en faveur d’un système multilatéral revigoré et réformé, avec les Nations Unies en son centre, le Ministre a évoqué les initiatives mondiales proposées par son pays pour lutter contre la pandémie de COVID-19 et en a appelé à la solidarité internationale pour en atténuer les effets persistants. Il a mis en avant l’assistance humanitaire, technique et économique d’une valeur de 300 millions de dollars que son pays a apportée à plus de 130 nations depuis 2020. Il a aussi vanté les performances économiques de son pays et sa volonté de réaliser les objectifs de développement durable (ODD). Il a par ailleurs mis en avant la transition de son pays « du statut de fournisseur traditionnel de pétrole brut à celui de fournisseur fiable de gaz naturel » et son rôle dans la sécurité énergétique du continent, rappelant que l’Azerbaïdjan fournit actuellement du gaz à 7 pays européen, qui seront 10 dans un avenir proche.
Le Ministre s’est ensuite longuement étendu sur le conflit entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie. Affirmant que son pays avait entamé une normalisation des relations et offert la paix à son voisin, il a regretté que celui-ci ait « reproduit les schémas du passé en faisant mine de négocier, en revenant sur les engagements pris et en se livrant à des provocations politiques et militaires afin d’éviter de prendre des décisions concrètes ». Accusant l’Arménie d’avoir soutenu la présence de plus de 10 000 hommes équipés d’armes lourdes sur le sol souverain de l’Azerbaïdjan, notamment en utilisant abusivement la route de Latchine, il l’a accusée de mener depuis des mois une « campagne de manipulation » basée sur des allégations fabriquées de blocus, de crise humanitaire ou de nettoyage ethnique, ajoutant que c’est l’Arménie qui entravait la livraison de marchandises à la région azerbaïdjanaise de Garabagh.
Le Ministre a présenté l’offensive menée le 19 septembre comme une série d’opérations militaires « limitées et proportionnées » de lutte contre le terrorisme pour préserver sa souveraineté, son intégrité territoriale et de protéger ses résidents, « dans le respect total des normes du droit humanitaire ». Assurant que ces opérations avaient désormais cessé, il s’est félicité de l’ouverture, le 21 septembre, d’un dialogue entre son pays et les « résidents arméniens », ajoutant que tous les efforts ont été mobilisés pour répondre aux besoins immédiats des civils et que l’aide humanitaire leur parvient. L’Azerbaïdjan est déterminé à réintégrer les résidents arméniens de la région du Garabagh dans la société azerbaïdjanaise en tant que citoyens égaux, sur la base de la Constitution, de la législation nationale et des engagements internationaux du pays, a-t-il assuré.
Le Ministre a ensuite évoqué une « opportunité historique » pour l’Azerbaïdjan et l’Arménie d’établir des relations de bon voisinage. Appelant les acteurs internationaux désireux de soutenir le processus à s’engager de manière significative, il a en revanche invité « ceux qui ne sont pas en mesure de jouer un rôle d’intermédiaire honnête » à s’abstenir. Il a aussi demandé que justice soit rendue pour les crimes de guerre graves et les crimes contre l’humanité dont il a accusé l’Arménie, lui demandant en particulier de faire la lumière sur le sort de près de 4 000 citoyens azerbaïdjanais portés disparus pendant le conflit. Il a aussi appelé à faire respecter le droit au retour de quelque 300 000 Azerbaïdjanais, expulsés de force de leur terre ancestrale par l’Arménie entre 1987 et 1991.
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