Déclaration
Résumé
M. ALEKSANDAR VUČIĆ, Président de la Serbie, a estimé que tout ce que nous faisons ici aujourd’hui semble vain et inefficace. Les mots sonnent creux face à la réalité à laquelle le monde est confronté. Le Président a en effet accusé les grandes puissances de ne s’occuper que de leurs intérêts politiques, économiques et, malheureusement, militaires. Or, les défis auxquels le monde fait face risquent de changer radicalement l’architecture de la sécurité internationale et de mettre en péril l’ordre juridique international. Une époque aussi complexe exige sagesse et unité, a plaidé le Président, avant d’énumérer les principaux défis: le rétablissement de la paix, la préservation de la stabilité mondiale, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté des États internationalement reconnus, la sécurité énergétique et l’approvisionnement alimentaire.
Il n’y pas d’alternative, a martelé le Président, au règlement pacifique des différends. Il a insisté sur le soutien de la Serbie à l’intégrité territoriale de tous les États Membres de l’ONU, y compris de l’Ukraine. Beaucoup disent, a-t-il relevé, qu’il s’agit du premier conflit sur le sol européen depuis la Seconde Guerre mondiale. L’on semble oublier que l’intégrité territoriale d’un pays européen, la Serbie, qui n’a attaqué aucun autre État souverain, a été violée. Je pose donc une question claire: y’a-t-il une différence entre la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine et celles de la Serbie? À ce jour, personne n’a jamais apporté de réponse rationnelle à cette question, a constaté le Président.
La Serbie, a-t-il répété, n’a violé le territoire d’aucun autre pays ni mis en danger l’intégrité territoriale d’un seul État souverain. Rien, a tonné le Président, qui justifierait une intervention ou une agression comme on l’a vu, en 1999, quand l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) a attaqué un pays souverain, en contournant le Conseil de sécurité. La signature de l’accord avec l’OTAN qui a conduit à l’adoption de la résolution 1244 (1999) du Conseil de sécurité n’a pas empêché de nombreux pays occidentaux de reconnaître unilatéralement l’indépendance du prétendu Kosovo et de porter atteinte, une nouvelle fois, à l’intégrité territoriale de la Serbie.
Reprenant les mots de Martin Luther King qui disait: une injustice quelque part, c’est une menace à la justice partout, le Président a remercié les nombreux États Membres de l’ONU qui soutiennent l’intégrité territoriale de son pays. Il a dit chercher très patiemment et avec beaucoup de bonne volonté un compromis concernant le Kosovo-Metohija, sous les auspices de l’Union européenne et dans le cadre du dialogue Belgrade-Pristina. C’est un processus difficile qui dure depuis plus de 10 ans mais il n’y pas d’autre alternative car il vaut mieux négocier pendant 100 ans que de faire la guerre un seul jour, a conclu le Président.
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