Déclaration
    Pakistan
    Son Excellence
    Muhammad Shehbaz Sharif
    Premier Ministre
    Kaltura
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    Résumé

    M. MUHAMMAD SHEHBAZ SHARIF, Premier Ministre du Pakistan, a déclaré qu’aucun mot ne peut décrire le choc ni la transformation du visage de son pays suite aux inondations dévastatrices qui ont poussé un tiers de son territoire sous les eaux.  Pendant 40 jours et 40 nuits, une inondation biblique s'est déversée sur nous, pulvérisant tout ce que nous savions sur les catastrophes naturelles et la manière de les gérer.  Aujourd'hui encore, des pans entiers du pays demeurent sous l'eau, « submergés par un océan de souffrances humaines », s’est désolé le Premier Ministre.  Dans ce « point zéro des changements climatiques », 33 millions de personnes sont désormais exposées à des risques sanitaires élevés, alors que plus de 1 500 personnes ont péri dans l’inondation, dont 400 enfants.  Des millions de migrants climatiques sont toujours à la recherche d'une terre sèche où planter leurs tentes, avec des pertes déchirantes pour leur famille et leurs moyens de subsistance.  À ses yeux, il est temps de se demander non pas ce qui peut être fait pour lutter contre les changements climatiques, mais ce qui doit être fait.    

    « Ce qui s'est passé au Pakistan ne restera pas au Pakistan », a lancé le Premier Ministre.  Lorsque les caméras s'en iront et que l'histoire se déplacera vers des conflits comme celui de l'Ukraine, serons-nous laissés seuls pour faire face à une crise que nous n'avons pas créée? s’est encore demandé M. Sharif, en précisant que plus de 1,1 million de personnes seront acculées à la pauvreté.  « La nature s'est déchaînée sur le Pakistan sans tenir compte de notre empreinte carbone, qui est quasiment nulle.  Ceci n’est pas le résultat de nos actions », a-t-il affirmé.  Appelant à laisser de côté les préoccupations du XXe siècle pour revenir aux défis du XXIe siècle, M. Sharif a souligné qu’à moins que les dirigeants du monde ne s'unissent pour agir maintenant dans le cadre d'un « programme minimal convenu » de lutte contre les changements climatiques, il n'y aura bientôt plus de terre pour laquelle se battre.    

    Pour l’heure, la priorité du Pakistan est d’assurer une croissance économique rapide et de sortir des millions de personnes de la misère et de la faim, a poursuivi le Premier Ministre.  À cette fin, il a besoin d'un environnement extérieur stable, en paix avec ses voisins, y compris l'Inde.  La paix demeure toutefois subordonnée à l’atteinte d’une solution « juste et durable » au conflit au Jammu-et-Cachemire, reconnaissant le droit du peuple cachemiri à l'autodétermination.  Cependant, les actions « illégales et unilatérales » de l'Inde du 5 août 2019 visant à modifier le statut internationalement reconnu du Jammu-et-Cachemire et à altérer sa composition démographique ont miné les perspectives de paix et attisé les tensions régionales, a déploré le Premier Ministre, avant de décrier la répression « implacable » menée depuis par l'Inde.  Il a appelé l’Inde à prendre des mesures crédibles pour créer un environnement constructif et à démontrer sa sincérité et sa volonté de prendre part au dialogue en annulant les mesures illégales susmentionnées et en mettant un terme au processus de changement démographique. 

    Se tournant vers la situation en Afghanistan, le Premier Ministre a estimé qu’à ce stade, isoler le Gouvernement intérimaire ne ferait qu’aggraver les souffrances du peuple afghan.  Il a plutôt prôné un engagement constructif et un soutien économique adéquat, en soulignant l’intérêt de son pays dans l’émergence d’une Afghanistan stable, « en paix avec elle-même et le monde ».  Il a exhorté la communauté internationale à répondre à l'appel du Secrétaire général en faveur d’une aide humanitaire et économique de 4,2 milliards de dollars, ainsi qu’à débloquer ses réserves financières.  M. Sharif a déploré en terminant la montée de l'islamophobie depuis le 11 septembre, dénonçant les « proportions épidémiques » de la suspicion, de la peur et de la discrimination à l'égard des musulmans dans le monde entier, et notamment en Inde.

    Source :
    https://press.un.org/fr/2022/ag12450.doc.htm

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    Photo

    Portrait de (titres de civilité + nom) Son Excellence Muhammad Shehbaz Sharif (Premier Ministre), Pakistan
    Photo ONU

    Sessions antérieures

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    Droit de réponse

    Deuxième déclaration (23 septembre 2022)

    Prenant à son tour la parole au titre du droit de réponse, la représentante du Pakistan a dénoncé la désinformation dont use la diplomatie indienne pour diffuser le « mythe » du terrorisme pakistanais.  En réalité, a-t-elle lancé, cest la population du Cachemire occupé qui est victime du terrorisme de l’État indien.  L’Inde est, selon elle, un parrain du terrorisme dans la région, comme en attestent les attentats perpétrés par ses agents chez tous ses voisins pour atteindre ses objectifs stratégiques.  Au Pakistan, ces actes terroristes ont fait des milliers de victimes et des preuves ont confirmé l’implication de l’Inde, a-t-elle ajouté, avant de rappeler qu’en 2019, l’État indien a décidé unilatéralement de l’envoi de forces dans le Cachemire, transformant la région en « prison à ciel ouvert » pour huit millions de personnes.  Ce faisant, lÉtat indien a tenté de modifier la démographie et les frontières de la région, tout en restreignant les libertés fondamentales des habitants musulmans, a-t-elle dénoncé.  Pour la représentante, c’est un crime de génocide qui est perpétré en toute impunité au Cachemire occupé.  Faisant état d’arrestations arbitraires, d’exécutions sommaires, de viols en réunion, elle a aussi évoqué la découverte de nombreux charniers.  Nous craignons qu’il ne s’agisse que de la partie émergée de l’iceberg, a-t-elle dit, relevant que la Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme a recommandé la création d’une commission d’enquête sur la situation au Cachemire occupé.  Plusieurs rapporteurs spéciaux ont également appelé à évaluer la situation des droits humains, tandis que des médias et des organisations humanitaires ont exprimé leur vive préoccupation, mais les autorités indiennes n’ont pas encore réagi à ces prises de position, a poursuivi la déléguée.  Il est urgent, selon elle, que les commissions d’enquête puissent accéder à la région et que les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité soient mises en œuvre pour ouvrir la voie à l’autodétermination de la population du Cachemire occupé.  Elle a par ailleurs rapporté qu’aujourd’hui en Inde, des musulmans sont lynchés en pleine rue, dans le cadre de pogroms organisés avec la complicité des autorités.  En outre, celles-ci détruisent des mosquées et réécrivent l’histoire, a-t-elle encore accusé, invitant la délégation de l’Inde à se pencher sur la trajectoire inquiétante de son gouvernement plutôt que d’utiliser des armes de désinformation massive contre le Pakistan.

    Source: AG/12450<