Déclaration
Résumé
Mme IRIS XIOMARA CASTRO SARMIENTO, Présidente du Honduras, a souligné qu’en plus d’être la première femme à diriger son pays, elle représente le premier gouvernement démocratiquement élu après 13 années de dictature. Toutefois, la démocratie électorale ne suffit pas à assurer le bien-être matériel, a-t-elle reconnu, alors que la période de la dictature « sous tutelle de la communauté internationale » a conduit le Honduras à multiplier par six sa dette publique et à atteindre un taux de pauvreté de 74%, le plus élevé de son histoire. Elle s’est insurgée, à cet égard, contre la « dictature monétaire » qui soumet les plus pauvres à des mesures de discipline fiscale draconiennes. Pour que notre pays survive, nous devons rejeter cette austérité qui « récompense ceux qui concentrent les richesses dans les mains de quelques-uns et accroissent les inégalités de manière exponentielle », a-t-elle argué.
Depuis son élection, a poursuivi Mme Castro Sarmiento, elle s’est engagée à respecter les engagements pris par son pays « sans en renier aucun ». Cependant, les politiques publiques prônées par la communauté financière internationale nous ont entraînés dans un monde de violence et de pauvreté marqué par des projets ratés, par la corruption, le pillage et le trafic de drogue, a-t-elle insisté. À ses yeux, les pays industrialisés sont responsables de la détérioration de l’environnement et du pillage des ressources naturelles, et font payer aux plus pauvres leur mode de vie onéreux. Elle a ainsi souhaité procéder à une « refondation humaniste, empreinte de dignité et de souveraineté » de son pays, libéré d’un « ordre mondial arbitraire ». « Nous ne porterons plus jamais le stéréotype de la république bananière », a martelé la Présidente, en s’engageant à mettre fin aux monopoles et oligopoles. Pour ce faire, Mme Castro Sarmiento entend accorder la priorité à l’élimination des abus fiscaux, adopter une loi sur l’énergie en tant que bien public, soutenir les droits des travailleurs, renégocier les accords de libre-échange et investir dans l’agriculture afin de favoriser la sécurité alimentaire. Elle souhaite également reconnaître le rôle des femmes, privées de développement pendant des siècles, comme épine dorsale de la société, tout en favorisant la santé, l’éducation, la sécurité et la souveraineté alimentaire.
Chaque caravane de migrants fuyant la dictature a été une perte pour notre pays, s’est inquiétée la Présidente, tout en notant que les émigrés génèrent plus de revenus en devises que les exportations traditionnelles. Mme Castro Sarmiento a dit vouloir mettre en place une commission internationale de lutte contre la corruption et l’impunité, avec le soutien de l’ONU. Alors que la guerre punit à nouveau les plus pauvres du monde, elle a lancé un appel au respect du droit à l’autodétermination des peuples, rejetant le blocus contre Cuba et « l’agression » de la République bolivarienne du Venezuela.
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