Déclaration
Résumé
M. ALAR KARIS, Président de l’Estonie, a appelé à redynamiser le multilatéralisme avant de dénoncer les violations de la Charte et ces États qui essaient de convaincre le monde que les valeurs communes n’existent pas. « Nous devons respecter la Charte, qui est la seule promesse de paix », a-t-il insisté. Il a dénoncé l’agression de la Russie contre l’Ukraine, affirmant que la Russie visait à mettre un terme à la souveraineté de ce pays et à abattre la nation ukrainienne. La Russie a un mépris total pour le droit international, a accusé M. Karis, en estimant que cette agression brutale et injustifiée était la plus grave depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. À ceux qui, selon lui, hésitent à prendre parti, le Président estonien a déclaré qu’il y a clairement « un agresseur et une victime ».
M. Karis a rappelé qu’il s’était rendu en Ukraine et qu’il y avait vu les horreurs de la guerre. Les mots manquent pour dire la brutalité de ce que j’ai vu, a dit le Président, en rappelant que le visage de la guerre est le même partout. Il a condamné les crimes de guerre commis par la Russie contre l’Ukraine, avant de rendre hommage à la « résilience extraordinaire » du peuple ukrainien.
Le Conseil de sécurité est paralysé et incapable d’assumer son rôle, en raison du veto de la Russie, a observé M. Karis, qui a jugé « honteux de constater que, depuis le 24 février, le Conseil a adopté une seule déclaration sur l’Ukraine ». Combien faudra-t-il encore de guerres dévastatrices pour que la réforme du Conseil avance? a lancé le Président. Il a salué la condamnation par l’Assemblée générale, le 2 mars, de l’agression russe, avant de demander à la Russie de cesser de recourir à la force. « Comment peut-on accepter que l’agresseur ait un droit de veto au Conseil? », a-t-il demandé. Il a indiqué que l’Estonie avait fourni 20 millions d’euros d’aide humanitaire à l’Ukraine et a invité tous les pays à aider ce pays. L’Estonie a aussi accueilli 55 000 réfugiés ukrainiens, a-t-il rappelé.
M. Karis a rendu hommage au combat des femmes face aux Taliban en Afghanistan et a enjoint à ces derniers de cesser leurs attaques contre le personnel féminin de la mission des Nations Unies sur place. Rappelant que l’impunité ne peut qu’aboutir qu’à plus d’impunité, il s’est prononcé en faveur de la création d’une juridiction spécifique sur le crime d’agression. « La guerre en Ukraine nous concerne tous », a encore déclaré le Président estonien, en appelant à repousser « l’impérialisme russe ». Si nous baissons les bras, les agresseurs n’en seront que plus enhardis, a-t-il insisté, avant de réaffirmer que « l’ONU est la pierre angulaire d’un ordre mondial fondé sur des règles ».
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