Déclaration
Résumé
M. FAURE ESSOZIMNA GNASSINGBÉ, Président de la République du Togo, a jugé urgent de se pencher sur la question de la dette des pays en développement pour leur permettre de se relever des chocs de la pandémie de COVID-19. Tout en saluant la décision du G20 d’approuver l’Initiative de suspension du service de la dette (DSSI), le Président togolais a réitéré l’appel lancé par l’Union africaine ainsi que les institutions onusiennes en faveur de l’annulation ou de l’allègement du poids de la dette des pays en développement. Il a jugé important que la communauté internationale s’efforce de répondre aux conclusions du Sommet de Paris sur le financement des économies africaines pour permettre à ces pays une reprise économique durable post-COVID-19.
Par ailleurs, M. Gnassingbé a salué le dispositif accélérateur « ACT », codirigé par la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI), le Gavi, l’Alliance du vaccin, et l’OMS, en partenariat avec l’UNICEF et la Banque mondiale. Il a jugé inadmissible que seulement 1% de la population africaine ait pu être vaccinée alors que des millions de doses stockées ailleurs arrivent à péremption. Le Président du Togo s’est inquiété des risques d’une reprise mondiale fractionnée avec d’un côté les économies avancées qui ont accès aux vaccins et qui peuvent espérer une normalisation rapide des activités et, de l’autre, les pays qui y ont peu eu accès et qui resteront confrontés à une résurgence des infections et à l’augmentation du nombre de décès. Face à ce « tableau d’un monde bipolarisé face à une adversité commune », M. Gnassingbé a appelé à une reprise mondiale qui bénéficie à tous, grâce à un multilatéralisme s’appuyant sur la coopération, l’état de droit, l’action collective et les principes d’une coprospérité planétaire.
Parce que l’urgence du moment est aussi environnementale, M. Gnassingbé a considéré que les changements climatiques représentent le plus grand défi auquel l’humanité est confrontée. Il a précisé que les efforts collectifs actuels devront donc être multipliés par cinq pour atteindre l’objectif de réduction des émissions de 1,5 °C préconisé par le rapport spécial du GIEC. C’est pourquoi le Président du Togo a encouragé tous les gouvernements, les entreprises, les villes et les institutions financières à adhérer à la coalition mondiale pour la neutralité carbone. Il s’est réjoui que, dans la perspective de la COP26 prévue à Glasgow, les pays représentant plus de 65% des émissions mondiales de carbone aient pris des engagements ambitieux en la matière.
M. Gnassingbé a souligné l’impact délétère de la pandémie de COVID-19 sur les investissements publics et la capacité du Togo de promouvoir le développement humain en lien avec les objectifs de développement durable (ODD), la sécurité humaine et le bien-être des populations. Face à ces défis, il a vanté les mérites de son Plan national de développement qui s’articule autour de trois axes stratégiques, dont la feuille de route pour la période 2020-2025 qui vise à faire du Togo une nation moderne avec une croissance économique inclusive et durable. Il a également cité le programme national d’accompagnement médical et financier de la femme enceinte et du nouveau-né, dénommé « Wezou », lancé le 26 août 2021, et le projet de loi en cours instituant l’assurance maladie universelle.
Dans le domaine de l’éducation, le Président du Togo a cité la mise en place de cantines dans les écoles primaires publiques et l’exemption des frais de scolarité en faveur des élèves des collèges et lycées publics. Pour ce qui est de la représentation des femmes dans les instances décisionnelles, il s’est félicité qu’elle soit passée de 23% en 2019 à 35% en 2021. Il a indiqué que le Togo a adhéré au mouvement de solidarité mondiale pour plus d’égalité et d’équité genre dénommé « HeForShe », lancé par ONU-femmes et dont la campagne nationale a été officiellement lancée à Lomé le 23 juillet 2021.
Après avoir salué les progrès économiques de son pays, le Président du Togo s’est inquiété de la propagation spectaculaire de Daech sur le continent africain au cours des six derniers mois, notamment au Mali, au Burkina Faso, au Niger, avec des incursions répétées au Nigéria, au Cameroun, au Tchad, au Mozambique et en République-unie de Tanzanie. Face à ce danger, il a appelé à une réponse mondiale urgente pour soutenir les efforts des pays africains et des organisations régionales. « Pour ce faire, les difficultés de financement du G5 Sahel et même de la MINUSMA doivent être surmontées diligemment » a-t-il insisté, jugeant « incompréhensible » qu’à ce jour, près de 50% des contributions annoncées n’aient pas été décaissées et que la MINUSMA soit, elle aussi, confrontée à des contraintes budgétaires pour assurer son soutien logistique au G5 Sahel.
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