Déclaration
Résumé
Pour le Président du Suriname, M. CHANDRIKAPERSAD SANTOKHI, les tournants imprévisibles du paysage politique et économique mondial démontrent que la coopération multilatérale, la solidarité internationale et les actions concrètes sont plus que jamais nécessaires. La pandémie de COVID-19 a clairement mis en évidence les échecs du multilatéralisme et de la solidarité internationale et dévoilé les faiblesses des mécanismes internationaux et de l’infrastructure juridique internationale. Malheureusement, le principe d’efforts et de responsabilité collectifs a été remplacé par une approche plus individualiste, faisant passer la nation au premier plan, a regretté M. Santokhi.
Le Président a plaidé pour des mesures innovantes ancrées dans les technologies modernes pour renforcer les systèmes de santé. Il a également attiré l’attention sur les aspects sociaux et psychologiques de la pandémie, l’élargissement du fossé dans l’éducation, la fracture numérique et les inégalités d’accès aux vaccins. Le Président a regretté que de nombreux pays d’Amérique latine et des Caraïbes, connus comme une région à revenu intermédiaire, n’aient « malheureusement » pas bénéficié des différentes solutions d’allégement de la dette multilatérale présentées dans le contexte de la COVID-19. Il a plaidé pour la mise en place d’un fonds de relance COVID-19, avec l’appui des institutions financières internationales et du secteur privé. La « nouvelle normalité » post-COVID-19 doit supprimer tous les obstacles au commerce et aux investissements.
Au-delà du grave impact de la COVID-19, le Suriname, a poursuivi le Président, a connu comme d’autres des difficultés financières et économiques, dont un fardeau de la dette particulièrement lourd. L’accès à des financements concessionnels est donc d’une importance cruciale pour relancer l’économie, a souligné le Président qui a dénoncé les critères « irréalistes, injustes et contre-productifs » de classification des pays. Il a dit attendre avec impatience de nouvelles méthodes de soutien financier, basées sur la réalité socioéconomique des pays concernés. Il a fermement soutenu l’indice de vulnérabilité multidimensionnel, défendu par les petits États insulaires en développement et la levée des barrières bureaucratiques qui réduisent l’accès à l’aide.
Passant à l’impact des changements climatiques, le Président Santokhi a parlé des pays à faible élévation, dont le sien, qui sont particulièrement vulnérables, même s’ils ont le moins contribué à ce problème. Le Suriname est un pays à faible déforestation, avec une couverture forestière d’environ 93%. Il contribue de manière significative à l’atténuation des effets des changements climatiques et il est l’un des rares pays au monde à avoir un bilan carbone négatif. Pourtant, s’est étonné le Président, nous ne bénéficions pas pleinement des arrangements liés à la gestion saine des forêts ni d’un accès équitable aux financements climatiques. À la veille de la COP26, a conseillé le Président, il faut garder à l’esprit que les nobles idéaux et les engagements politiques prétendument forts n’auront aucun sens, s’ils ne sont pas soutenus par des financements adéquats. La COP26, a-t-il martelé, doit donc se traduire par des engagements « ambitieux et réalisables », y compris celui des pays développés de mobiliser 100 milliards de dollars par an pour soutenir les pays en développement, comme convenu dans l’Accord de Paris sur le climat.
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