Déclaration
Résumé
Dans un message vidéo préenregistré, M. WAVEL RAMKALAWAN, Président des Seychelles, a estimé d’emblée que, ces deux dernières années, la communauté mondiale n’a pas réussi à aborder de manière adéquate certains des problèmes les plus urgents de notre temps, à commencer par la pandémie de COVID-19. Alors que la disponibilité et la distribution des vaccins sont au cœur de la reprise mondiale, « les faits parlent d’eux-mêmes »: sur 554 millions de doses promises par les nations les plus riches, seulement 91 millions, soit 16%, ont été livrées, a-t-il déploré. Et en Afrique, moins de 3,5% des habitants ont été vaccinés, ce qui est « honteux ». À ses yeux, « il y a un virus bien plus terrible que la COVID-19, c’est le virus de l’inégalité ». Pour que le Mécanisme COVAX puisse remplir son mandat, il importe que les engagements pris par les nations les plus riches soient honorés « et non utilisés comme un levier à court terme », a martelé le Chef d’État, avant d’exhorter la communauté internationale à aider les économies les plus vulnérables du monde à améliorer leur résilience aux chocs futurs.
L’économie des Seychelles, comme celle de nombreux autres petits États insulaires en développement (PEID), a été « mise à genoux » par la pandémie en raison de l’effondrement de l’industrie touristique, a rappelé M. Ramkalawan, pour qui les « insuffisances » dans la réponse à cette crise soulignent le besoin urgent de mesures collectives plus fortes entre les États Membres. Les vulnérabilités des PEID sont « bien connues », a-t-il fait remarquer, en estimant à cet égard qu’une approche « taille unique » pour l’allégement de la dette et les financements concessionnels n’est « certainement pas la plus appropriée pour nous ». De fait, l’application de l’Indice de vulnérabilité reste pour les PEID « la seule solution cohérente et viable » pour ces États dont beaucoup, au prix d’un travail acharné, ont atteint le statut de pays à revenu intermédiaire. Or, l’examen des critères d’aide au développement et d’accès au financement font encore l’objet de débats incessants dans d’innombrables forums, ce qui pénalise gravement les PEID, lesquels sont en outre frappés de manière disproportionnée par « l’injustice environnementale » due aux changements climatiques. « Nous en sommes les moins responsables, et pourtant nous en payons le plus lourd tribut », a dénoncé le Président.
Malgré « l’énormité du péril » auquel son pays est confronté, M. Ramkalawan a dit croire en des solutions collectives qui conduisent à un monde plus durable et plus vert. Cependant, les promesses et les engagements doivent être tenus, a-t-il dit, en évoquant la prochaine COP26 à Glasgow. Il a donc appelé la communauté internationale, « en particulier les plus gros émetteurs du G20 », à accroître leurs contributions déterminées au niveau national « à un niveau qui atteigne voire dépasse les exigences du rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) ». En conclusion, il s’est dit convaincu que, grâce au multilatéralisme, le monde parviendra à surmonter les défis auxquels il est confronté, « par l’action collective, la solidarité mondiale et la volonté politique ».
Déclaration complète
Lire la déclaration complète, en PDF.
Photo
Sessions antérieures
Accéder aux déclarations faites lors des débats généraux des années passées.