Déclaration
Résumé
M. MACKY SALL, Président de la République du Sénégal, a déclaré que « l’urgence est au Sahel » où des groupes terroristes continuent leurs attaques et pillages meurtriers contre des populations innocentes. Le Sénégal, qui contribue aux troupes de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) avec 1 350 éléments, continue de plaider pour qu’elle soit dotée d’un mandat robuste pour lutter efficacement contre les groupes terroristes. À défaut, il est essentiel que les pays membres du G5 Sahel bénéficient « d’un appui conséquent » dans le combat qu’ils mènent, a-t-il souligné. « Nous ne devons pas accepter que l’Afrique devienne le sanctuaire du terrorisme international. »
Poursuivant, M. Sall a indiqué que le Sénégal a opté pour une gestion transparente de la COVID-19 dès le premier cas testé positif, le 2 mars 2020, en publiant au quotidien l’état de la situation. Il a aussi fait valoir que le pays a déployé un Programme de Résilience économique et sociale de près de deux milliards de dollars, pour soutenir les ménages, les entreprises, les travailleurs et la diaspora; assurer la gratuité des tests et des soins; et acquérir des vaccins. Saluant l’élan solidaire déployé dans le cadre du Mécanisme COVAX, le Président a néanmoins dénoncé « la fracture entre pays vaccinés, au Nord, et non vaccinés, au Sud, qui ne cesse de s’élargir ». « Le chacun pour soi ne nous sortira pas de la pandémie! » Il a qualifié le projet de production de vaccins par l’Institut Pasteur de Dakar d’« initiative majeure, au service de l’Afrique », et a confirmé sa participation au financement du projet avec une partie des droits de tirage spéciaux du pays.
Le Chef d’État a ensuite indiqué que c’est grâce au consensus réalisé au sein du G20 que le premier objectif du Sommet de Paris a été atteint avec l’émission historique de droits de tirage spéciaux à hauteur de 650 milliards de dollars par le Fonds monétaire international (FMI). Le continent africain, qui a pu disposer de 33 milliards de dollars, aurait toutefois besoin, selon lui, d’un financement additionnel d’au moins 252 milliards de dollars d’ici à 2025 pour contenir le choc et amorcer sa relance économique. À ce propos, il a appelé la communauté internationale à travailler ensemble « pour réaliser le deuxième objectif de Paris » et réallouer, en faveur des pays africains, 67 milliards de dollars, mobilisables sur les quotas de DTS des pays riches qui y consentent, pour atteindre le seuil des 100 milliards convenus. « C’est ainsi que nous pourrons asseoir les prémices d’un New Deal avec l’Afrique par une gouvernance économique et financière mondiale réformée, plus juste et plus inclusive, » a souligné M. Sall. Il a appelé à faire en sorte que les paradigmes relationnels avec le continent reposent plus sur le partenariat que sur l’aide publique au développement avant d’engager « à l’assouplissement des règles de l’OCDE pour libérer le potentiel de l’investissement en Afrique ».
Soulignant ensuite l’importance des efforts de transition énergétique du Sénégal, « portant les énergies renouvelables à plus de 30% de ses capacités électriques installées », le Président a indiqué que l’objectif était désormais de l’ordre de « 100% d’énergies propres avec l’exploitation prochaine des ressources gazières ». Toutefois, il a précisé que « nos pays ne peuvent réussir la transition énergétique et renoncer aux schémas pollueurs des pays industrialisés, sans une alternative viable, juste et équitable », en mentionnant que « l’exploitation du gaz naturel comme énergie de transition doit être soutenue ». L’arrêt des financements de la filière gazière, sous prétexte que le gaz est une énergie fossile, sans tenir compte du fait qu’il est « aussi et surtout » une énergie propre, serait une grave atteinte à nos efforts de transition énergétique, d’accès universel à l’électricité, de compétitivité et de développement économique et social, a-t-il dit. Les pays africains « qui subissent déjà le poids écrasant de l’échange inégal ne sauraient porter le fardeau d’une transition énergétique inéquitable », a affirmé M. Sall, en appelant au maintien des mécanismes de financement du gaz comme énergie de transition.
Enfin, le Président du Sénégal a déploré « le long chemin qui nous sépare » de l’objectif d’élimination de toute forme d’inégalité, de discrimination et de violence contre les femmes et les filles et a fait état de l’adoption, dans son pays, d’une loi criminalisant depuis janvier 2020 les actes de viol et de pédophilie. Il a également appelé à poursuivre la mobilisation générale en faveur de la protection et de l’autonomisation des femmes et des jeunes, à travers notamment la promotion de la finance inclusive.
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