Déclaration
Résumé
M. MARCELO REBELO DE SOUSA, Président du Portugal, a commencé par féliciter M. Abdulla Shahid pour son mandat, estimant que l’Assemblée générale a accordé sa confiance « à la bonne personne, au bon moment ». Il a ensuite fait observer que la pandémie de COVID-19, les crises économiques et sociales qui en résultent et les récents développements en Afghanistan nous confrontent à des « évidences » que nous ne pouvons ni ne devons ignorer, la première étant que le monde est multipolaire. « Aucun pays, aussi puissant soit-il, ne peut faire face, seul ou avec quelques partenaires, aux changements climatiques, aux pandémies, aux crises économiques et sociales, au terrorisme, à la désinformation, ni promouvoir la circulation sûre et ordonnée des personnes, la protection des personnes les plus vulnérables et les droits de l'homme. »
Pour le Président portugais, la deuxième « évidence » est que la gouvernance d’un monde multipolaire nécessite un engagement et un accord entre les nations, « et cela signifie le multilatéralisme ». Face à des défis qui dépassent les frontières et nécessitent des réponses communes, celui-ci doit s’appuyer sur le droit international, les valeurs de la Charte et le renforcement des organisations internationales, à commencer par les Nations Unies et ses agences spécialisées, a-t-il ajouté, y voyant une troisième « évidence ».
La quatrième « évidence » procède, selon lui, du fait que « chaque fois que nous hésitons sur le multilatéralisme, chaque fois que nous remettons en question le droit international et le rôle des organisations internationales, nous échouons », comme cela s’est vérifié dans la réponse à la pandémie ou aux crises émergentes, et dans la promotion de la paix et de la sécurité. De fait, a-t-il argué, « Notre Programme commun » et les idées novatrices avancées dans le récent rapport du Secrétaire général constituent « notre meilleure feuille de route ».
Cinquième « évidence », à ses yeux: la nécessité d’élargir, approfondir et accélérer les réformes aux Nations Unies, à la fois dans la gestion, la paix et la sécurité, et le système de développement. Mais il convient aussi d’avancer dans la réforme du Conseil de sécurité afin qu’il reflète les « réalités du XXIe siècle », a-t-il souligné, plaidant pour qu’au moins un État d’Afrique figure parmi les membres permanents, ainsi que le Brésil et l’Inde. M. Rebelo de Sousa a convenu que ces réformes nécessitent des moyens financiers supplémentaires. « Affirmer le rôle des Nations Unies, mais lutter contre les réformes et nier les ressources revient, dans la pratique, à affaiblir le multilatéralisme et à favoriser des situations de crise, avec des effets négatifs pour tous », a-t-il averti.
Assurant que le Portugal et l’Union européenne (UE) défendent le multilatéralisme, le Chef d’État a rappelé que son pays s’est engagé à réformer l’OMS, à soutenir un traité international sur les pandémies et à garantir que les vaccins soient un « bien public mondial ». Le Portugal est aussi attaché au Programme 2030, à l’allègement de la dette extérieure des pays les plus vulnérables et à la mise en œuvre du Pacte mondial pour les migrations. En 2022, il accueillera à Lisbonne, avec le Kenya, la deuxième Conférence des Nations Unies sur les océans, une « dimension essentielle de l’action climatique ». De plus, a ajouté M. Rebelo de Sousa, le Portugal participe aux opérations de maintien de la paix, soutient le dialogue UE-Afrique et l’action internationale pour la stabilisation du Sahel, la sécurité maritime dans le golfe de Guinée et la coopération avec le Mozambique dans sa lutte contre le terrorisme.
« Le Portugal n’a jamais changé de cap », a-t-il insisté, évoquant la participation de son pays à la Communauté des pays de langue portugaise ou encore l’initiative audacieuse de feu le Président Jorge Sampaio offrant une plateforme mondiale pour les étudiants syriens, désormais étendue aux réfugiés afghans. « Nous ne changeons pas nos principes. Et nous tiendrons ce cap si vous nous faites confiance pour un mandat au Conseil de sécurité dans cinq ans », a-t-il affirmé, avant de condamner l’isolationnisme, le protectionnisme, l’unilatéralisme, l’intolérance, le populisme et la xénophobie, lesquels « conduisent inévitablement à des impasses ». De fait, a-t-il conclu, 20 ans après le 11 septembre 2001, six ans après l’Accord de Paris et un an et demi après le début de la pandémie, nous avons plus que jamais besoin d’un multilatéralisme efficace. « Il n’y a vraiment plus de temps à perdre. »
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