Déclaration
Résumé
M. LIONEL ROUWEN AINGIMEA, Président de la République de Nauru, dans un message vidéo préenregistré, a décrit une année marquée par les catastrophes, les conflits et les souffrances humaines, « le tout aggravé par la pandémie de COVID-19 ». « Les obstacles auxquels fait face la communauté internationale en ce moment reflètent l’histoire de Nauru », qui a subi des épidémies dévastatrices et a dû se reconstruire après le fléau des guerres mondiales, a d’ailleurs remarqué son président. Rappelant qu’une épidémie d’un côté du globe peut produire une vague de destruction de l’autre, M. Aingimea a appelé chacun à travailler à changer de cap et à tenir la promesse du multilatéralisme. Car les approches précédentes n’ont pas réussi à rendre le monde plus sûr, a regretté le Président de Nauru, pour qui il est temps d’adhérer de nouveau à la vision du Programme de développement durable à l’horizon 2030.
Président d’un des plus petits États Membres de l’ONU et l’un des plus vulnérables, M. Aingimea a affirmé son fort attachement au multilatéralisme, « le seul moyen pour avancer ensemble ». Le dirigeant a cependant appelé à ouvrir les yeux sur ses échecs actuels. « Les stratégies et les plans pour empêcher d’autres catastrophes ont été négociés et adoptés dans les couloirs de l’ONU mais n’ont fait l’objet que de tentatives de mise en œuvre médiocres et sont restés sur les étagères ou dans les disques durs », a asséné le Président.
Les inégalités augmentent à un rythme rapide et la pandémie aggrave les divisions, a ensuite relevé M. Aingimea reconnaissant que Nauru n’est pas une exception avec la pandémie de COVID-19 qui a exacerbé son isolement de la communauté internationale. Aucun cas de coronavirus n’a été enregistré dans le pays, s’est toutefois réjoui le Président. Mais cela ne veut pas dire que nous n’avons pas été touchés par les conséquences de la pandémie, a-t-il nuancé. Se plaignant que les mesures d’urgence et les coûts ne cessent d’augmenter, il a vu le défi de l’accessibilité de l’approvisionnement comme « une dure réalité », alors que le pays dépend de produits importés.
M. Aingimea a ensuite insisté sur la nécessité d’un accès juste à des vaccins sûrs, efficaces et abordables économiquement, arguant que personne n’est en sécurité tant que nous ne sommes pas tous vaccinés. Pourtant l’accès aux vaccins reste inégal et difficile, a dénoncé le Président de Nauru. Or, la pandémie de COVID-19 représente une grave menace sur les systèmes de santé du Groupe des petits États insulaires en développement, a-t-il rappelé. M. Aingimea a regretté qu’en raison de sa faible population et de l’absence de cas, Nauru ait été exclue des qualifications requises pour avoir accès à des vaccins supplémentaires.
Sur le plan international, M. Aingimea a lancé un appel à l’ONU pour qu’elle intègre Taiwan « qui partage des défis internationaux communs ». Soulignant la réponse modèle de Taiwan contre la pandémie de COVID-19, et sa volonté de rejoindre l’Assemblée mondiale de la Santé, le Président a affirmé que Taiwan devrait avoir le droit de participer à la mise en œuvre des objectifs de développement durable.
« Personne ne doit être laissé de côté » avec l’ONU 2.0, a déclaré M. Aingimea, citant notamment les pays du Groupe des petits États insulaires en développement et du Pacifique. M. Aingimea a ensuite rejeté le classement de Nauru comme « pays à haut revenu », ce qui l’empêche d’avoir accès à des financements à des conditions favorables. « Sans une aide prévisible et adéquate de la part de la communauté internationale, Nauru et beaucoup d’États insulaires ne pourront pas réaliser les ODD, ni lutter contre les conséquences des changements climatiques. »
« Tous les dirigeants et toutes les nations doivent agir » pour le climat, a insisté ensuite le Président qui s’est prononcé une nouvelle fois en faveur de la création d’un bureau du Représentant spécial du Secrétaire général pour le climat et la sécurité. De même, nous demandons au G20 de supprimer progressivement toutes les subventions aux combustibles fossiles d’ici à 2023, a lancé M. Aingimea. De son côté, a-t-il rappelé, Nauru avait invoqué une clause de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer afin que l’Autorité internationale des fonds marins fournisse un cadre pour l’exploitation minière sous-marine. Cela permettra à Nauru, et à d’autres pays en développement, de participer à cette nouvelle industrie et d’avoir accès à des ressources précieuses.
Enfin, l’éducation et le développement des compétences restent des priorités et des domaines d’investissement-clefs afin d’assurer aux jeunes de Nauru une éducation de qualité accessible à tous, a conclu M. Aingimea.
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