Déclaration
Résumé
M. MILO ĐUKANOVIĆ, Président du Monténégro, a jugé la pandémie de COVID-19 comme la crise la plus grave depuis la création de l’Organisation mondiale. Il a prôné une approche plus responsable qui pourrait permettre de tirer des leçons de chaque crise. « Cette fois, la leçon est un avertissement fort sur l’importance d’être solidaire. » Il lui a semblé que le monde est à la croisée des chemins: nous pouvons soit opter pour un isolationnisme accru et une érosion de la confiance, en tolérant la montée de la xénophobie, du nationalisme et des idées de droite, en ignorant les avertissements alarmants sur l’état de l’environnement et en acceptant en silence l’augmentation de l’inégalité dans tous les domaines; ou nous pouvons avancer pour assurer un meilleur avenir commun.
Préoccupé par la détérioration générale de la situation sécuritaire et humanitaire, le Président a dit se préparer à une vague potentiellement nouvelle et plus forte de migrants qui aura sans aucun doute des répercussions régionales et mondiales. Il a appelé à une réponse globale à la crise des réfugiés et des migrants. « Nous devons partager la responsabilité, comme nous l’avons envisagé dans les accords mondiaux pour les réfugiés et les migrants. Nous devons coopérer dans la recherche de solutions et aider également les pays d’accueil et les pays d’origine. » M. Đukanović a rappelé que le Monténégro est la seule des républiques de l’ex-Yougoslavie à ne pas avoir eu de guerre sur son territoire pendant les conflits des années 1990. À cette époque, le Monténégro a accueilli plus de 100 000 réfugiés et personnes déplacées, soit plus de 20% de l’ensemble de sa population. « En tant que membre de l’ONU, le Monténégro a beaucoup de mal à comprendre et à accepter toute autre approche que la solidarité et le soutien aux plus vulnérables. »
Cela fait 15 ans que le Monténégro a restauré son indépendance, a noté le Chef de l’État, reconnaissant que le chemin parcouru n’avait pas été facile. Les défis et menaces pesant sur la démocratie multiethnique dans les Balkans n’ont pas diminué, a-t-il alerté. « Les Balkans occidentaux sont encore une fois un champ de bataille pour des intérêts géopolitiques conflictuels, dont la conséquence est le ralentissement de l’intégration des sociétés dans leur cadre européen naturel, ce qui sape la confiance et l’adoption des valeurs européennes. » M. Đukanović a évoqué « des théories destructrices qui prétendent que, du fait de son retard, cette région ne peut pas vivre comme une communauté multiethnique et multiconfessionnelle et que ses États ne peuvent être fonctionnels ». Notre détermination à combattre ces idées rétrogrades et dangereuses n’a pas faibli, a toutefois assuré le dirigeant monténégrin. Donc aujourd’hui, depuis ce lieu, le Monténégro met en garde contre le danger renouvelé que les Balkans occidentaux soient déstabilisés et les horizons de ses perspectives européennes réduits, a-t-il conclu.
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