Assemblée générale
    Déclaration
    Mali
    Son Excellence
    Choguel Kokalla Maïga
    Premier Ministre
    Kaltura
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    Résumé

    « C’est une lapalissade d’affirmer que le Mali et les pays du Sahel sont, de nos jours, confrontés à l’hydre du terrorisme, à l’extrémisme violent et à l’instabilité », a déclaré M. CHOGUEL KOKALLA MAIGA, Premier Ministre du Mali.  À notre quotidien fait d’angoisses et de tragédies est venue s’ajouter la pandémie de COVID-19, avec ses impacts négatifs sur l’économie et sur les conditions de vie de nos populations, déjà précaires du fait des défis économiques, politiques et humanitaires.  « Rarement un pays ou une région aura été aussi durement éprouvé par l’empilement des crises plus que le Mali et le Sahel », a affirmé le Chef du Gouvernement malien.

    C’est dans ce contexte difficile que le peuple malien, « après plusieurs mois de soulèvements populaires », a placé tous ses espoirs dans le processus de transition politique en cours, a expliqué M. Maiga.  Le Gouvernement, qu’il dirige depuis le 11 juin 2021, comprend les représentants des forces vives du Mali, ainsi que des membres des mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, et des représentants des forces politiques et sociales du pays.

    Aussitôt installés, a affirmé le Premier Ministre, nous avons œuvré à l’élaboration du Plan d’action du Gouvernement de transition, qui érige la sécurité au rang de « priorité élevée », répondant à l’aspiration profonde de notre peuple.  En effet, a-t-il reconnu, depuis mars 2012, la situation du Mali ne s’est guère améliorée, « des pans entiers du territoire national échappent au contrôle du Gouvernement », malgré le soutien international et la présence d’une opération de paix de l’ONU, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), et de forces internationales: l’opération française Barkhane, la Force européenne TAKUBA et la Force conjointe du G5 Sahel.

    Appelant à « changer de paradigme » sécuritaire au Sahel, le Chef du Gouvernement a rappelé certaines des dispositions des résolutions du Conseil de sécurité, notamment la résolution 2164 (2014), qui demandait à « la MINUSMA d’utiliser tous les moyens nécessaires pour accomplir son mandat » et lui enjoignait, en particulier, « d’étendre sa présence, notamment grâce à des patrouilles de longue portée […] dans le nord du pays, au-delà des principales agglomérations et en particulier dans les zones où les civils sont en danger ».  Devant les tueries de masse, les villages rasés de la carte et d’innocentes vies civiles fauchées, dont des femmes et des nourrissons souvent brûlés vifs, la population malienne a le net sentiment que la mission assignée à la MINUSMA a « changé en cours de route », et notamment depuis 2015, après la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation, alors même que les défis qui ont justifié son déploiement sont restés constants.

    Dénonçant la « métastase » de l’« environnement terroriste », le Premier Ministre a critiqué le fait que l’opération française Barkhane amorce « subitement » son retrait en vue, « dit-on », d’une transformation en « Coalition internationale » dont tous les contours ne sont pas encore connus, « en tout cas pas de mon pays ».  Il a argué que cette décision n’a pas tenu compte du lien tripartite qui lie l’ONU, le Mali et la France.  La nouvelle situation née de la fin de l’opération Barkhane, plaçant le Mali devant le « fait accompli » et l’exposant à une « espèce d’abandon en plein vol », nous conduit, a dit le Premier Ministre, à explorer les voies et moyens pour mieux assurer la sécurité de manière autonome ou avec d’autre partenaires, de manière à combler le vide sécuritaire provoqué par le départ de cette force.

    À la lumière de ce constat, nous devrions, a-t-il estimé, « remettre sur la table » la demande d’un mandat plus robuste et d’un « changement de posture » de la part de la MINUSMA, pour lui donner les moyens de s’acquitter convenablement de son mandat.  M. Maiga a souligné que cette demande est régulièrement relayée auprès du Conseil de sécurité.  Pour autant, a-t-il dit, nous sommes conscients de nos obligations, s’agissant de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, notamment le programme accéléré de désarmement, démobilisation et de réinsertion (DDR) portant sur l’intégration de 3 000 ex-combattants.

    Après avoir expliqué que débuteraient, dans les tous prochains jours, les Assises nationales de la refondation (ANR), dont les recommandations auront « force exécutoire », aussi bien pour la période de transition en cours que pour la poursuite des politiques publiques à venir, le Premier Ministre a déclaré que son gouvernement a l’intention d’organiser des élections générales transparentes, crédibles et inclusives devant marquer le retour à l’ordre constitutionnel au Mali.  Elles seront le « baromètre » de la réussite de la transition, a résumé le Chef du Gouvernement, en précisant que sera institué à cet égard un organe unique indépendant de gestion des élections (OUIGE), qui supervisera la relecture de la loi électorale, l’installation d’un directoire national et des démembrements aux niveaux régional, local et dans les ambassades et consulats du Mali. 

    Source :
    https://press.un.org/fr/2021/ag12369.doc.htm

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    Portrait de (titres de civilité + nom) Son Excellence Choguel Kokalla Maïga (Premier Ministre), Mali Photo disponible ultérieurement
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