Déclaration
Résumé
M. NAWAF AL AHMAD AL JABER AL SABAH, Premier Ministre du Koweït, a souligné « l’ampleur des cicatrices » provoquées par la pandémie de COVID-19, du grand nombre de victimes au fardeau insupportable pour les systèmes de santé en passant par le ralentissement économique, l’aggravation de l’insécurité alimentaire, la diminution des services éducatifs et le coup porté aux objectifs de développement durable. Cela étant, a-t-il nuancé, cette crise a aussi permis « l’émergence de modèles modernes de créativité, d’innovation et d’adaptation », sans oublier bien sûr la « percée de la recherche scientifique » qui s’est concrétisée par la production de vaccins. Il reste à présent à « tirer le meilleur parti » de ce choc en assurant une reprise juste et durable, ce qui nécessite, selon lui, d’investir dans les infrastructures de données et d’information, mais avant tout de garantir une distribution équitable et sûre des vaccins. Le Premier Ministre a précisé à cet égard que le Koweït a d’ores et déjà fourni un vaccin à 72% de ses citoyens et résidents, tout en contribuant à hauteur de 327,4 millions de dollars aux efforts internationaux de lutte contre la pandémie.
Abordant ensuite les crises qui affectent le Moyen-Orient, le Premier Ministre a averti que la tension et l’instabilité persisteront dans la région tant que le peuple palestinien n’obtiendra pas tous ses droits politiques légitimes et qu’Israël, « la Puissance occupante », ne mettra pas fin à ses pratiques et violations du droit international humanitaire. À cette aune, il a appelé à une relance des négociations selon un calendrier fixé, pour parvenir à une paix juste et globale, à la fin de l’occupation israélienne et à la création d’un État palestinien indépendant. Pour ce qui est de la crise syrienne, le Premier Ministre a regretté que ce « conflit sanglant » se prolonge du fait de l’absence de consensus international et de la persistance d’interventions extérieures. Se disant convaincu qu’il n’y a « pas de solution militaire à ce problème », il a souligné l’importance d’œuvrer à un règlement politique, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.
S’agissant de la crise au « Yémen frère » et des menaces croissantes qu’elle fait peser sur la paix et la stabilité régionales, le dirigeant koweïtien a jugé que la seule issue possible à cette crise est la solution politique basée sur l’Initiative du Conseil de coopération du Golfe (CCG), les résultats de la Conférence de dialogue national et les résolutions du Conseil de sécurité. Il a également salué le « rôle constructif » joué par l’Arabie saoudite au travers de la mise en œuvre de l’Accord de Riyad, avant de condamner les agressions et attaques auxquelles le territoire saoudien a été soumis. Quant à la Libye, il s’est félicité des progrès réalisés par le Forum de dialogue politique, tout en exhortant les autorités à garantir la tenue des élections à la date prévue, à savoir le 24 décembre prochain.
Après avoir évoqué la menace terroriste, que les effets de la pandémie tendent à favoriser, le Premier Ministre a dit suivre avec attention les développements en Afghanistan. Il a appelé le « mouvement taliban » et toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue afin d’éviter les effusions de sang, à assurer une protection totale aux civils, à respecter les obligations internationales et à préserver la sécurité et la stabilité du pays. Au nom des règles de « bon voisinage », il a également invité la République islamique d’Iran à entamer un dialogue basé sur le respect de la souveraineté des États et la non-ingérence dans leurs affaires intérieures, la réduction des tensions dans le Golfe et la liberté de navigation maritime. Par ailleurs, il a souhaité le succès de la Conférence sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires et d’autres armes de destruction massive au Moyen-Orient, dont le Koweït présidera la deuxième session en novembre au Siège des Nations Unies à New York.
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