Déclaration
Résumé
Dans son message vidéo préenregistré, M. KASSYM-JOMART TOKAYEV, Président du Kazakhstan, a considéré qu’il était urgent de ménager un accès universel et équitable aux vaccins, pour des raisons d’éthique et de solidarité internationales. L’injuste « écart vaccinal » est un « multiplicateur de disparités » économiques, a-t-il résumé, avant de rappeler que son pays avait produit avec succès son propre vaccin, QazVac. Mais le monde en développement, a relevé le Chef d’État, a également besoin d’une coopération plus ciblée entre les gouvernements et l’industrie pharmaceutique s’agissant des licences, des transferts de technologie et de l’assistance technique. En attendant, la reprise économique est soumise à de nombreuses autres « inconnues connues », notamment les tensions technologiques. Un scénario de « rideau de fer économique », dans lequel différentes technologies et règles diviseraient l’économie mondiale, devient de plus en plus probable, a mis en garde M. Tokayev. Il limiterait alors gravement les États qui le souhaitent à pouvoir faire du commerce international, ne leur laissant pas d’autre choix que de former un « Mouvement de non-alignement technologique » pour atténuer les risques situés à l’intersection des technologies et de la géopolitique.
Face aux changements climatiques, le Kazakhstan a l’intention d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2060, a poursuivi le Président. « Nous lançons le mois prochain une stratégie nationale de développement pour réduire l’intensité énergétique du PIB de 50% par rapport aux niveaux de 2008 », a déclaré le Chef d’État. Étant donné que près de 70% de la production d’électricité du Kazakhstan dépend du charbon, notre transition énergétique présente des défis importants, a reconnu le Président. Il a aussi relevé que l’accès au financement vert et aux technologies vertes sera essentiel à cette transition, son pays prévoyant de venir à la prochaine conférence COP26 à Glasgow avec un engagement clair sur ces questions. « En l’absence de financement vert ambitieux, une action climatique ambitieuse est vide », a-t-il mis en garde.
En ce qui concerne l’Afghanistan, M. Tokayev a soutenu l’appel du Conseil de sécurité à la mise en place, par le biais de négociations, d’un nouveau gouvernement inclusif et représentatif. « Un système consensuel doit être mis en place dans le cadre duquel des groupes de valeurs ou d’origines ethniques, religieuses et de genres différents peuvent coexister au sein d’une seule et même nation indépendante et souveraine vivant en paix avec elle-même et ses voisins. L’Afghanistan doit continuer à respecter ses obligations internationales et s’assurer que son territoire est exempt de terroristes, de drogue et de trafiquants d’êtres humains, a-t-il exigé. « Quelles que soient nos affiliations politiques ou nos sentiments personnels, nous ne devons pas abandonner le peuple afghan maintenant », a déclaré le Président.
Après 30 ans d’indépendance, le Kazakhstan est déjà une nation « mature et accomplie », a-t-il poursuivi. Au cours des dernières années, nous avons commencé à passer d’une construction nationale descendante –qui s’est avérée extrêmement efficace au début de l’État– à un développement démocratique plus ascendant, a indiqué son chef d’État. Conformément au concept d’un État à l’écoute de ses citoyens, depuis 2019, son administration a lancé quatre blocs de réformes démocratiques essentielles pour renforcer les droits de l’homme, l’état de droit et la lutte contre la corruption. « Par exemple, j’ai récemment proposé d’appliquer le récent quota de 30% de femmes et de jeunes sur les listes électorales des partis. « Il n’y a pas de place pour la complaisance. Notre objectif est d’améliorer encore l’efficacité de l’État, la transparence et la compétitivité du processus politique », a affirmé en conclusion M. Tokayev.