Déclaration
Résumé
M. MARIO DRAGHI, Président du Conseil des Ministres de l’Italie, a, dans un message vidéo préenregistré, tout d’abord constaté un affaiblissement progressif du multilatéralisme qui a garanti la paix, la sécurité et la prospérité depuis l’après-guerre. Dans le même temps, a-t-il observé, nous sommes confrontés à des problèmes que nous ne pouvons pas résoudre seuls, qu’il s’agisse de la pandémie, des changements climatiques, de la relance économique, de la lutte contre les inégalités et l’insécurité alimentaire, du règlement des conflits ou encore du combat contre le terrorisme. Autant de questions qui sont au cœur de l’Assemblée générale d’aujourd’hui mais aussi à l’ordre du jour de la présidence italienne du G20.
Pour M. Draghi, il importe de relancer le multilatéralisme afin de relever les défis de notre temps. Cela passe, selon lui, par un meilleur accès des pays pauvres aux vaccins et la levée des obstacles logistiques à leur distribution là où ils sont le plus nécessaires. Nous devons aussi garantir au niveau mondial la libre circulation des vaccins et des matières premières nécessaires à leur fabrication, a-t-il plaidé, réaffirmant le plein soutien politique et financier de son pays au Mécanisme COVAX.
Alors que la pandémie a eu des effets particulièrement graves dans les pays à faible revenu, le G20 présidé par l’Italie a adopté un train de mesures économiques pour les aider à surmonter cette crise et les accompagner dans leur développement, a indiqué le Chef du Gouvernement italien. Nous avons soutenu la décision du Fonds monétaire international (FMI) d’émettre de nouveaux droits de tirage spéciaux à hauteur de 650 milliards de dollars, dont 33 milliards de dollars pour les pays africains. Nous avons aussi accéléré la reconstitution du Fonds IDA-20 de la Banque mondiale pour les pays les plus pauvres et nous souhaitons faciliter une restructuration durable de leur dette, a-t-il ajouté, avant d’assurer que l’Italie maintiendra son soutien au continent africain, qui est « de plus en plus central pour la sécurité et la croissance économique à l’échelle mondiale ».
L’autre urgence est de protéger la planète, les économies et les générations futures face aux changements climatiques, a poursuivi M. Draghi. En tant que Présidente du G20 et Coprésidente de la COP26 avec le Royaume-Uni, l’Italie entend atteindre des objectifs ambitieux sur les trois piliers de l’Accord de Paris: l’atténuation, l’adaptation et le financement, a-t-il précisé, réitérant son soutien à l’engagement de l’Union européenne (UE) de réduire ses émissions de CO2 de 55% d’ici à 2030 et de parvenir à zéro émission nette d’ici à 2050. Il a cependant tenu à rappeler que l’UE ne représente actuellement que 8% des émissions mondiales, contre 75% pour les pays du G20. À ses yeux, il faut au plus vite éliminer les subventions aux combustibles fossiles et promouvoir l’utilisation des énergies renouvelables.
Cette transition aura un coût important mais sera aussi un moteur de la croissance économique, a-t-il soutenu, avant de souhaiter que la table ronde sur le climat annoncée lundi dernier par le Secrétaire général de l’ONU et le Premier Ministre du Royaume-Uni donne un « nouvel élan » aux négociations qui mèneront au Sommet du G20 à Rome et à la COP26 à Glasgow.
Évoquant ensuite la situation en Afghanistan, M. Draghi a mis en garde contre les risques liés à la présence de groupes affiliés à Al-Qaida et à Daech. Face à la menace terroriste, la communauté internationale doit coopérer efficacement, à commencer par le partage de renseignements, a-t-il souligné, invitant également les États à combiner leurs objectifs de sécurité avec la prévention, la protection des droits de l’homme et le respect de l’état de droit. « Tous ceux qui ont signé la Charte des Nations Unies et qui adhèrent aux valeurs fondatrices de cette Organisation doivent s’engager dans la résolution de cette crise », a plaidé le Chef du Gouvernement italien, selon lequel la communauté internationale doit notamment exiger que les femmes afghanes préservent leurs droits fondamentaux.
Active sur ces questions, l’Italie l’est aussi sur le plan humanitaire, alors qu’une personne sur trois en Afghanistan est confrontée à l’insécurité alimentaire et que l’exode de réfugiés se poursuit. Cette crise appelle également une réflexion sur l’avenir des missions internationales, a estimé M. Draghi qui a réaffirmé l’engagement de son pays en tant que « plus gros contributeur de Casques bleus parmi les pays occidentaux ». Enfin, après avoir fait état du soutien de son pays au processus de transition en Libye, « sans ingérence extérieure et sous l’égide de l’ONU », il a appelé de ses vœux une « réforme consensuelle » du Conseil de sécurité afin d’assurer une répartition géographique plus équitable des sièges grâce à une augmentation du nombre de membres élus, autre condition d’un « multilatéralisme efficace ».
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