Déclaration
Résumé
Dans une déclaration préenregistrée, M. SEYYED EBRAHIM RAISI, Président de la République islamique d’Iran, a déclaré que deux évènements ont marqué cette année: la prise d’assaut du Capitole américain, le 6 janvier dernier, et la vision d’Afghans tombant d’un avion américain au mois d’août, à Kaboul. Du Capitole à Kaboul, un message clair a été envoyé au monde: l’hégémonie des États-Unis n’a aucune crédibilité, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur de leur territoire. Ce que l’on voit dans notre région, aujourd’hui, prouve que le projet d’imposer « une identité occidentalisée » a lamentablement échoué, provoquant effusion de sang et instabilité et, finalement, la défaite et la fuite. Les États-Unis ne quittent pas l’Iraq et l’Afghanistan: ils en ont été expulsés. Aujourd’hui, ce sont les peuples opprimés de la Palestine à la Syrie, en passant par le Yémen et l’Afghanistan, qui doivent payer pour « cet irrationnalité », tout comme d’ailleurs le contribuable américain.
Les sanctions, a encore dénoncé M. Raisi, sont devenues la nouvelle arme de guerre des États-Unis. Imposer de telles mesures sur l’achat de médicaments pendant la pandémie de COVID-19 doit être considéré comme un crime contre l’humanité, a affirmé le Président qui a rejeté toute mesure restrictive aux secteurs de la santé, de la protection de l’environnement ou de l’humanitaire. Le Chef d’État a également condamné les sanctions américaines illégales qui ciblent des articles humanitaires. Alors que nous nous empressions d’importer des vaccins contre la COVID-19, les sanctions « inhumaines » nous ont poussés à les fabriquer nous-mêmes, a ajouté le Président.
Poursuivant, M. Raisi a indiqué que le modèle de sécurité privilégié par l’Iran repose sur une diplomatie sans ingérence étrangère et un attachement à la stabilité et à l’intégrité territoriale de tous les pays de la région. Sans nos efforts aux côtés des Gouvernements et des peuples de Syrie et d’Iraq, Daech serait, aujourd’hui, « le voisin méditerranéen » de l’Europe, a-t-il affirmé. Il a prévenu que les velléités de créer une division « digne de la guerre froide » ne contribueront pas à améliorer la sécurité. C’est la vie moderne « vide de sens et de spiritualité » ainsi que l’aggravation de la pauvreté, la discrimination et l’oppression qui ont contribué à la montée du terrorisme, et le « terrorisme autochtone » en Occident témoigne de cette amère vérité. Le Président a mis en garde contre l’utilisation du terrorisme comme instrument de politique étrangère, soulignant que l’on ne peut pas créer un groupe terroriste, comme Daech, dans un endroit et prétendre le combattre dans un autre.
De même, la présence militaire américaine en Syrie et en Iraq est la plus grande entrave à la démocratie, et si un gouvernement inclusif avec la participation de toutes les ethnies ne voit pas le jour en Afghanistan, il n’y aura pas de sécurité, a encore prévenu le Président. Il a aussi appelé à la fin « de l’agression » au Yémen, à l’accès de l’aide humanitaire et à des pourparlers constructifs entre les parties yéménites. M. Raisi n’a pas manqué de dénoncer les agissements du « régime d’occupation sioniste ». Face à l’échec du « soi-disant accord du siècle », il a rappelé la proposition iranienne d’organiser un référendum avec la participation de tous les Palestiniens musulmans, chrétiens ou juifs.
Le Président s’est attardé sur les violations du Plan d’action global commun (PAGC). Il a décrié la « politique de pression maximale », arguant que 15 rapports de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AEIA) ont confirmé que son pays honore bien ses obligations, alors que les États-Unis ne se sont pas encore acquittés des leurs, à savoir la levée des sanctions. « Les Américains ont violé le Plan, s’en sont retirés et ont imposé encore plus de sanctions à mon peuple, croyant "à tort" semer le désespoir et la dévastation. » Avouant sa « méfiance » face aux promesses de l’Administration actuelle, M. Raisi a tout de même appuyé l’organisation de pourparlers sur la levée de toutes les « sanctions oppressives ».
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