Déclaration
Résumé
Depuis son élection en 2014, M. JUAN ORLANDO HERNÁNDEZ ALVARADO, Président du Honduras, a dit avoir débattu devant l’Assemblée générale de l’impact des changements climatiques; du faible prix du café; de l’instabilité monétaire, et des inégalités d’accès aux vaccins. Sur ce point, M. Hernández Alvarado a proposé à l’Assemblée « une transformation du système international de santé » et la création d’un fonds d’urgence, financé à la fois par les bailleurs de fonds et les pays en développement pour obtenir des garanties et préparer l’avenir. 2020, a-t-il dit, a été une année « catastrophique » pour le Honduras. En plus de la COVID, deux ouragans ont ravagé les moyens de production et tué des milliers de personnes. Les pertes s’élèvent à présent à 4 milliards de dollars, soit 30% du budget annuel. Les dérèglements climatiques touchent le Honduras alors que 55% de son territoire est couvert de forêts et qu’il contribue très faiblement aux émissions de gaz à effet de serre. Critiquant un Fonds pour le climat inégalement réparti, le Chef d’État a demandé aux pays industrialisés de financer massivement et sans tarder la transition climatique.
En 2014, a-t-il poursuivi, le Honduras était « le pays le plus violent sur terre », avec une économie en lambeaux. Aujourd’hui, quelques mois avant la fin de son second mandat, M. Hernández Alvarado a affirmé que son pays est désormais méconnaissable, avec d’excellentes statistiques macroéconomiques et des industries manufacturière et touristique florissantes et créatrices d’emplois. Il s’est enorgueilli de sa politique de transparence, de son plan de lutte contre la corruption, l’impunité et la criminalité, mené de concert avec l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONDC). Les données de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), a-t-il signalé, montrent que les programmes gouvernementaux en faveur des petites et moyennes entreprises (PME) ont jugulé les effets délétères de la pandémie. Quelque 46 000 logements ont été construits, les infrastructures se sont améliorées et la production agricole a augmenté, s’est réjoui le dirigeant.
M. Hernández Alvarado a consacré la seconde et plus large partie de son discours à la lutte contre le trafic de stupéfiants dans le pays de transit vers les États-Unis qu’est le Honduras. En 2010, a-t-il rappelé, l’insécurité était rampante et le pays détenait le triste record des homicides. Depuis lors, des lois sécuritaires « redoutées par les trafiquants de drogue », ont été adoptées et depuis sa prise de fonction, le Président a dit avoir réduit le transit des drogues de 95%. « C’est historique et sans pareil », s’est-il réjoui, brandissant un graphique. Quarante-quatre des plus gros trafiquants de drogue honduriens ont été arrêtés et sont aujourd’hui emprisonnés aux États-Unis. La police hondurienne, « hier infiltrée par les criminels », a été « refondée » et le taux d’homicides a diminué de 60%.
M. Hernández Alvarado a brandi un autre document contenant la retranscription d’enregistrements secrets de narcotrafiquants honduriens, mis sur écoute par la « Drug Enforcement Agency (DEA) » en 2013. Les producteurs de la série Narcos, diffusée sur la plateforme Netflix, étudient d’ailleurs ces enregistrements, a-t-il noté. Aujourd’hui, a-t-il affirmé, les trafiquants se plaignent de ne pas pouvoir négocier avec moi. Ils disent que je les tiens en échec et évidemment dans des mots plus vulgaires. « Ils ont raison! », a confirmé le Président, en expliquant qu’en 2014, le FBI et l’Ambassadeur des États-Unis l’ont informé d’une tentative d’assassinat fomentée par des mercenaires mexicains. Le Chef de l’État a longuement accusé les narcotrafiquants honduriens d’avoir fait de faux témoignages pour lui nuire et obtenir des réductions de peines, dans leurs procès aux États-Unis. Mais si, s’est emporté le Président, des assassins coopèrent avec la DEA, en faisant de faux témoignages récompensés par les États-Unis, que devons-nous penser des alliances entre pays dans la lutte contre la drogue. L’honneur des institutions, qui ont cru à cette alliance internationale, est en jeu, a-t-il prévenu, tout de même confiant que les États-Unis renonceront à récompenser ces faux témoignages, y compris l’idée que les militaires honduriens transportent de la drogue.
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